À l’issue du conseil de surveillance de l’hôpital de La Rochelle, le président de l’agglomération, Jean-François Fountaine, a une nouvelle fois défendu le site retenu pour le projet du nouvel hôpital de La Rochelle. Il a appelé à l’unité des élus afin de donner une image cohérente à l’État. Il en a également profité pour critiquer le comportement et la position du maire d’Aytré, Tony Loisel.
C’est sans doute le sujet qui sera au cœur des prochaines élections municipales à La Rochelle et dans son agglomération. Après la visite de François Bayrou il y a deux semaines à La Rochelle, le sujet du projet de nouvel hôpital est revenu sur la table des discussions. Le maire et président de l’agglomération, Jean-François Fountaine, a organisé à la fin du conseil de surveillance de l’hôpital un point presse sur la situation du projet du nouvel hôpital de La Rochelle, l’occasion de régler dans le même temps ses comptes avec Tony Loisel, le maire d’Aytré.
Depuis le choix du site de DBMA il y a un an à Aytré, ce dernier s’est opposé à cette décision, privilégiant un autre terrain sur sa commune. Il essaye depuis de contester cette décision, mais rien n’y fait : le président de l’agglomération ainsi que le conseil de surveillance de l’hôpital expliquent que ce site est le seul possible pour accueillir le futur hôpital, ce qui crée des tensions entre les soutiens de Loisel et ceux de Fountaine au sein de l’agglomération.
Durant ce conseil de surveillance, une motion a été votée « en soutien au futur hôpital » et a été transmise par la suite à la ministre de la Santé. Elle a été votée à l’unanimité, y compris par Aytré, a indiqué Jean-François Fountaine. Cette motion vise ainsi à plus d’unité entre les élus sur le sujet du site du futur hôpital, afin qu’il puisse avancer, notamment au niveau de l’État, qui doit financer le projet à hauteur de 450 millions d’euros sur les 800 millions d’euros.
"Notre dossier est solide et crédible"
Plusieurs rendez-vous étaient prévus ces derniers mois entre les instances de l’État, explique la directrice du groupe hospitalier La Rochelle Ré Aunis, Valérie Bénéat-Marlier, afin d’obtenir un financement. Mais ils ont été reportés à chaque fois à cause de la dissolution et des changements de gouvernement. Cependant, elle indique : « Notre dossier est crédible et solide […] Il n’y a aucune alternative sérieuse au site de DBMA« .
Le président de la commission médicale de l’hôpital, Thierry Godeau, qui est également le président des commissions médicales d’établissements au niveau national, a lui déploré l’urgence autour de ce nouvel hôpital : « L’hôpital de La Rochelle est de plus en plus en difficulté à cause de son état vieillissant. On est de plus en plus en difficulté pour accueillir des patients dignement à cause des locaux exigus« . Il relève également le vieillissement de la population du département, qui devrait s’accroître dans les prochaines années, avec en conséquence un besoin d’hospitalisation supplémentaire. « Il n’y a pas de plan B, je pense que ce n’est pas raisonnable« , a-t-il indiqué concernant un changement de site.
Jean-François Fountaine a, lui, insisté sur le fait qu’il n’y avait pas d’autres solutions crédible au site de DBMA à Aytré et que c’était la seule possibilité : « Soit on continue sur le site actuel, soit il n’y aura pas d’hôpital« . Il indique que toutes les alternatives ont été étudiées, mais entre les différentes lois de protection du littoral, la submersion… les contraintes seraient trop grandes sur les autres sites.
"La ministre m’a dit qu’il n’était pas à l’aise sur ces interventions diverses et variés"
Cependant, les diverses interventions du maire d’Aytré et de ses soutiens perturberaient l’avancement du projet. Et il y a deux semaines, lors de la visite de François Bayrou, ce dernier aurait fait « un show ». « C’était scandaleux cette intervention, on est à un moment clé », indique Jean-François Fountaine, relatant la prise de parole de Tony Loisel face au Premier ministre lors d’une réunion à la préfecture avec les maires du département. Le président de l’agglomération va même plus loin : « C’est suicidaire ce genre d’intervention, c’est dramatique pour l’intérêt de notre territoire ».
Jean-François Fountaine s’inquiète ainsi de ces avis contradictoires et de l’image renvoyée, notamment au niveau du gouvernement : « Il ne m’a pas dit oui, ni non, il a pris acte de ce dossier« , relève-t-il. « On ne peut pas laisser penser au Premier ministre que c’est le bazar ici ». Le président de la commission médicale, lui, indique de son côté le même constat avec la ministre de la Santé, Catherine Vautrin : « La ministre m’a dit qu’elle n’était pas à l’aise sur ces interventions diverses et variées ».