Les adhérents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs se sont réunis jeudi après-midi devant la maison de Charente-Maritime afin de rendre aux maires du département les panneaux qu’ils avaient subtilisés une semaine plus tôt. Un moment symbolique avant une action de plus grande ampleur prévue la semaine prochaine.
Depuis la mi-novembre, les agriculteurs sont de retour sur les routes françaises pour dénoncer l’accord du Mercosur et la situation compliquée que traverse le monde agricole. Après une première série d’actions la semaine dernière, avec des feux de la colère sur les ronds-points du département et un rassemblement sur le Vieux-Port de La Rochelle, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont organisé une nouvelle action ce jeudi 28 novembre devant la maison de Charente-Maritime. Au même moment, les maires du département étaient en assemblée avec la présidente, Sylvie Marcilly.
Les adhérents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs de Charente-Maritime les ont donc accueillis à la sortie de cette assemblée, avec 5 tracteurs et une cinquantaine de membres, afin de pouvoir échanger sur les difficultés que traverse le monde agricole. Une action soutenue par l’association des maires de Charente-Maritime, et au cours de laquelle les agriculteurs ont pu rendre les 500 panneaux des communes qu’ils avaient déboulonnés les jours précédents. Cela a donné lieu à des images parfois insolites, avec des élus rentrant chez eux avec, dans leurs mains, les panneaux d’entrée de leur commune.
"Les communes et les agriculteurs, c'est une longue histoire"
Corinne Imbert, sénatrice de Charente-Maritime et maire de la commune de Beauvais-sur-Matha, est revenue sur ce rassemblement : « Les communes et les agriculteurs, c’est une longue histoire, c’est la proximité, et les maires sont ceux qui soutiennent l’agriculture. Les agriculteurs sont ceux qui assurent notre souveraineté alimentaire, et il est important que nous préservions notre modèle agricole […] Les deux sont rassemblés, les maires et les agriculteurs, et se soutiennent les uns les autres. » Elle est également revenue sur cette seconde crise agricole, qui a lieu 10 mois après la première : « Oui, elle est légitime, cette année, les récoltes n’ont pas été satisfaisantes avec des revenus très variables malgré les investissements réalisés par les agriculteurs.«
Enfin, sur le volet du traité du Mercosur, la sénatrice a rappelé le soutien des instances législatives envers le gouvernement et contre le Mercosur : « Il ne faut pas scinder le paquet, c’est aussi un appel à l’Europe. Il y a de gros enjeux pour nos agriculteurs, éleveurs. On s’est prononcé en soutien (Vote du Sénat en soutien au gouvernement contre le Mercosur). »
Des réactions plus dures si le Mercosur est signé
Kevin Dumont, président des Jeunes Agriculteurs de Charente-Maritime, a rappelé les raisons de cette colère du monde agricole, avec des mobilisations la semaine dernière contre l’accord du Mercosur entre l’Europe et les pays d’Amérique du Sud. Cette semaine, les manifestations étaient davantage dirigées contre la simplification administrative, contre le « mille-feuille » de documents qui leur fait perdre beaucoup de temps et d’argent. Et à partir de la semaine prochaine, des mobilisations auront lieu contre le faible revenu des agriculteurs et leur exploitation agricole.
Concernant le Mercosur, les réactions du mouvement agricole seront de plus en plus dures si l’accord est voté. « 90 000 tonnes de bœuf importées d’Amérique du Sud, qui sont élevées aux hormones et aux céréales OGM. 3 % devraient être importées en France, et pourraient se retrouver dans l’assiette de nos enfants et familles françaises« , explique le président des JA 17.
À partir de ce lundi 2 décembre, des nouvelles actions devraient être organisées dans le département, dont une action d’ampleur, a évoqué un agriculteur syndiqué, sans donner plus de détails.