À l’occasion de la deuxième journée de Champions Cup, le Sud-Africain Dillyn Leyds va retrouver son ancienne équipe des Stormers. Pour INF La Rochelle, il se confie sur sa joie de rejouer dans son pays natal.
Dillyn, êtes-vous impatient de revenir en Afrique du Sud ?
Oui, c’est toujours un plaisir de retourner dans mon pays et de jouer contre mon ancienne équipe, même si on ne joue pas au Cap cette fois (le match aura lieu à Port Elizabeth, Ndlr). Quand je suis parti à La Rochelle, je n’aurais jamais pensé que je rejouerais contre eux. Au final, ça va faire la troisième fois qu’on les joue. Mais c’est cool ! J’ai toujours des amis là-bas, ma famille aussi. Ça va être cool, j’ai hâte de jouer ce match-là.
Cela va être la troisième fois que vous vous déplacez là-bas. À titre personnel, est-ce que cela vous procure toujours autant d’émotion ?
Je ne sais pas s’il y a autant d’émotions que la première fois. Je me souviens que le premier match contre les Stormers (2023, Ndlr), c’était beaucoup d’émotions pour moi. Comme je l’ai dit, toute ma famille est là-bas. Ils étaient tous venus au stade pour voir le match. J’ai hâte, mais je suis aussi un peu triste de jouer contre mon ancienne équipe. Je veux toujours montrer des choses. C’est drôle de les jouer autant, mais ce sont les règles de la Champions Cup. J’ai hâte, et les gars m’ont tous demandé ce qu’on allait faire (rires). C’est cool d’être là avec La Rochelle. Pour certains, ce sera la première fois qu’ils viendront en Afrique du Sud. Il y a des endroits où je peux emmener les mecs avec moi. C’est cool de leur montrer ça.
Votre famille sera-t-elle au complet pour venir vous voir ?
Oui, ma famille va être là, sauf mon frère (Tristan) parce qu’il joue un tournoi de rugby à 7. Mes cousins seront là et ma femme et ma fille sont venues de La Rochelle depuis quelques jours. Pour ma famille, c’est une organisation différente parce que le match ne se joue pas au Cap. Ils ont neuf heures de route à faire pour venir. Souvent, ils regardent les matchs à la télé, donc le fait qu’ils puissent me voir en vrai, c’est cool. Peut-être qu’on pourra boire une ou deux bières après le match (rires).
Se déplacer là-bas pour la troisième fois est-il un avantage, notamment au niveau de la préparation de l’adversaire mais aussi du voyage ?
Oui. Le voyage est long, mais nous sommes des professionnels, on sait ce qu’on doit faire pour la récupération. Pour nous, c’est cool de changer de compétition, de jouer dans un nouveau pays. On voit des choses différentes. Pendant le vol, on aura le temps de bien analyser les Stormers (rires).
Au vu de la longueur du voyage, est-ce que ce genre de déplacement peut souder un groupe ?
Oui. Quand tu passes autant de temps ensemble, c’est cool. On ne peut pas faire beaucoup de choses liées au rugby car la semaine est courte et seulement 27-28 joueurs peuvent faire le déplacement. Par contre, on aura le temps de faire d’autres choses ensemble, comme aller en ville ou manger au restaurant.
Pouvez-vous nous raconter la logistique mise en place par le club pour un voyage en Afrique du Sud ?
En général, on prend le train pour aller jusqu’à Paris et ensuite on prend le vol pour aller au Cap. Cette fois, on va atterrir à Johannesburg puis on prendra un autre vol pour aller à Port Elizabeth. Pour aller à Johannesburg, c’est plus de dix heures de vol et ensuite l’autre vol vers Port Elizabeth dure une heure et demie.
Quelles sont les personnes avec qui vous avez gardé des liens chez les Stormers ?
Je suis très pote avec Damian Willemse. On se connaît depuis qu’on est très jeunes. On vient de la même ville. Nos pères ont joué ensemble, c’est pour ça qu’on se connaît depuis longtemps. Aux Stormers, j’étais toujours avec lui. C’est un très bon mec. Ça va être cool de jouer contre lui, mais surtout de le voir après le match. On est toujours en contact même si on ne se voit pas souvent. Leur staff n’a pas trop bougé, je les connais bien. Leur manager (John Dobson, Ndlr), je le connais depuis que j’ai 17 ou 18 ans. On a fait beaucoup de voyages ensemble, surtout quand on disputait le Super Rugby et qu’on allait en Australie ou en Nouvelle-Zélande.
Les Stormers sont premiers de l’URC. Comment jugez-vous leur début de saison ?
C’est une bonne équipe avec beaucoup de bons joueurs. J’ai regardé leur match contre le Munster (victoire 27-21). Ce n’est pas facile de gagner sur le terrain du Munster. Les internationaux vont bientôt revenir en plus. C’est une équipe en forme, en pleine confiance en ce moment. Ça va être un bon défi pour nous d’aller là-bas et d’essayer de gagner.
Les internationaux sortent de plusieurs mois passés en sélection. Faut-il s’attendre à ce qu’ils soient préservés ces prochaines semaines ?
Je pense qu’ils sont en capacité d’enchaîner les matchs. C’est le rugby de haut niveau maintenant. Ils veulent aller loin dans cette compétition, donc je pense que s’ils peuvent mettre leur grosse équipe, ils le feront.
À l’instar de l’équipe nationale, ils sont capables d’être menés avant de revenir au score. Comment expliquez-vous cette faculté à subir mais à ne pas perdre ?
C’est inné. C’est une équipe très soudée, une équipe qui se bat les uns pour les autres. C’est l’ADN des Stormers. Ils sont premiers de leur championnat et ils voudront envoyer le message qu’ils veulent jouer sur les deux tableaux. C’est une équipe jeune mais qui a beaucoup d’ambition. Ils peuvent devenir la première équipe sud-africaine à gagner la Champions Cup.
Quels sont les aspects du jeu où ils sont les plus dangereux ?
Je dirais leur ligne de trois-quarts. Ils ont beaucoup de joueurs très talentueux comme Sacha (Feinberg-Mngomezulu), Damian (Willemse) ou Warrick Gelant.
On entend beaucoup de critiques sur l’investissement des Sud-Africains dans cette compétition. Est-ce que vous avez senti que leur regard sur la Champions Cup a évolué depuis trois ans ?
Oui, c’est normal que ça prenne un peu de temps. Ils savent mieux gérer les deux championnats et ils ont appris ce que représentait cette compétition. Je pense qu’ils ont changé de mentalité. Dans ces équipes, il y a beaucoup de joueurs qui ont été champions du monde avec l’Afrique du Sud et qui savent comment jouer les grands matchs.