En Loire-Atlantique, Reconquête cherche l’union des droites

Créé en marge des élections présidentielles de 2022 par Éric Zemmour, Reconquête est un parti politique désormais bien présent dans le paysage politique français, mais également en Loire-Atlantique où il cherche à s’implanter. Arnaud Clémence, délégué départemental de Reconquête, a accepté de répondre aux questions d’INF Nantes dans le cadre de notre série “Les partis politiques de Loire-Atlantique”.

Marion Maréchal et une partie de l'équipe de Reconquête 44 le 29 novembre dernier à Nantes | Image transmise par Reconquête 44
Marion Maréchal et une partie de l'équipe de Reconquête 44 le 29 novembre dernier à Nantes | Image transmise par Reconquête 44

Même si vous connaissez généralement les figures nationales, les partis au niveau départemental sont souvent peu connus par les électeurs. Dans ce cadre, INF Nantes a lancé une série “Les partis politiques de Loire-Atlantique” afin de faire découvrir à nos lecteurs l’organisation des partis politiques de Loire-Atlantique, leurs programmes ou encore quels sont leurs objectifs. Des questions diverses et variées qui permettent d’en apprendre davantage sur les partis politiques du département.

Dans le cadre du dernier épisode de la série, nous avons interrogé Arnaud Clémence, délégué départemental de Reconquête. Père de 4 enfants, militaire pendant 25 ans et membre du cabinet de François Fillon, ce médecin nantais s’est engagé en politique avec Éric Zemmour car « il porte un discours différent et plus constant que les autres, et qu’à Reconquête il n’y a pas une notion de renoncement face aux différentes attaques« . 

Un parti encore jeune

« Reconquête, c’est un jeune parti créé il y a deux ans et demi par Éric Zemmour dans le cadre de sa campagne pour les élections présidentielles. Il a été porté de façon inespérée par des centaines de milliers d’adhérents, ce qui a créé un dynamisme pour Reconquête. Nicolas Bay a organisé des fédérations départementales avec des délégués (comme moi-même), ça permet de communiquer de façon directe avec les instances nationales sur les problématiques locales tout en étant assez réactif« .

Le délégué départemental du parti se considérant comme « conservateur » est satisfait de la réussite du parti dans le département : « On avait plus de 2 000 adhérents dans la Loire-Atlantique initialement et on est à 1 200 actuellement, ce qui a permis de fédérer et organiser la fédération départementale, qui est renforcée par 6 000 sympathisants en Loire-Atlantique. Le chiffre des adhérents payants est très variable et change tous les jours car on adhère pour 365 jours et non pas par année« .

S'implanter en Loire-Atlantique

« Actuellement, on est en train de finaliser l’implantation de Reconquête en Loire-Atlantique, car on a eu beaucoup de monde dès la création de la fédération départementale. On essaye de nous organiser par circonscription administrative, avec des militants qui se démènent avec des opérations de tractages, collages, etc. On entre désormais dans la phase suivante, où l’on essaye d’installer nos militants engagés dans les cantons afin qu’ils soient encore plus au contact et connaissent toutes les problématiques locales. Le prochain objectif sera bien évidemment les élections municipales, que l’on prépare avec cette implantation locale« , affirme Arnaud Clémence.

Le délégué explique les quelques dossiers sur lesquels son parti s’est déjà mobilisé : « On a par exemple été actifs à Saint-Brévin contre le CADA, pour bien montrer qu’on n’était pas favorables à ce projet. On a également le réseau parents vigilants en Loire-Atlantique, avec une centaine de parents en Loire-Atlantique qui vérifient et luttent contre les actions woke et les dénoncent ou engagent un dialogue avec ces personnes qui font ces dérives. On est un parti 100 % bénévole, on n’a pas d’attachés parlementaires donc c’est compliqué d’être présents sur plusieurs sujets sans personnes travaillant pour le parti« .

Un premier dossier sortira d’ici la fin des élections européennes, sur les problématiques pour lesquelles on va se battre au niveau local, ajoute le médecin nantais et ancien candidat aux législatives dans la 5ème circonscription en 2022.

Le bureau de Reconquête Loire-Atlantique | Image transmise par Reconquête 44
Le bureau de Reconquête Loire-Atlantique | Image transmise par Reconquête 44

A la recherche de visibilité

Étant donné le jeune âge du parti, créé il y a 2 ans, Arnaud Clémence veut rendre visible Reconquête en Loire-Atlantique : « La principale action de visibilité, c’est le militantisme avec le tractage et les appels téléphoniques à nos sympathisants pour s’assurer qu’ils font le bon choix de votes. Le but n’est pas de faire des actions chocs, on a des difficultés pour organiser des événements sur la place publique pour des questions de sécurité, on essaye également de faire des communiqués de presse où l’on réagit pour donner la position de Reconquête sur tous les sujets qui nous tiennent à cœur. Et également, on est très suivi sur les réseaux sociaux, ce qui nous permet une campagne numérique« .

Vers une union des droites en Loire-Atlantique ?

Au-delà de son image donné de parti identitaire et d’extrême droite, Reconquête cherche à créer une union des droites comme en Loire-Atlantique : « L’ADN de Reconquête, c’est l’union des droites, on n’a pas la prétention de gagner tout seuls. On sait que la victoire de la droite se fera avec tous les éléments qui la compose. On est persuadé à Reconquête que l’on peut travailler ensemble, on a engagé des discussions très cordiales avec les partis de droite en Loire-Atlantique. Après, est-ce qu’elles seront suivies d’effet ? On ne sait pas. Pour les municipales, on devra allier des forces. On a des contacts avec toutes les forces politiques, la particularité des militants de Reconquête, c’est qu’ils viennent de divers partis (Rassemblement National, Les Républicains, Debout la France, etc.). Au niveau départemental, on s’attache à rencontrer tous ceux qui ont des ambitions politiques en Loire-Atlantique, et on se rend compte que ce sera assez facile de discuter et de faire des alliances. »

Collage pour la liste de Marion Maréchal à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu | Image transmise par Reconquête 44
Collage pour la liste de Marion Maréchal à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu | Image transmise par Reconquête 44

Les municipales, prochain objectif de Reconquête

Actuellement, le parti d’Éric Zemmour a une représentation minime dans le département avec une conseillère municipale et une élue à la région, Éléonore Revel. Selon Arnaud Clémence, Reconquête est dans la même optique d’alliance, avec une union des droites. Il souhaite ainsi renforcer la présence de son parti dans les mairies du département : « Les élections municipales, c’est l’élection de personnes implantées dans la vie locale. Ce sera difficile pour Reconquête d’aligner beaucoup de maires de qualité en Loire-Atlantique, mais par contre on a beaucoup de membres qui sont intéressés à travailler dans une majorité municipale, et donc c’est à ce titre-là que Reconquête travaillera dans des listes de droite. C’est un travail de longue haleine, qui se fait dans le temps, avec une implantation dans les municipalités. Pour la mairie de Nantes, on va voir, on essayera de s’associer à des partis proches de nos idées, renforcer nos scores et trouver un accord entre les programmes. On n’a pas eu beaucoup d’élections et on ne sait pas combien on pèse vraiment au niveau local« .

Des militants du parti d'Eric Zemmour lors d'une opération de tractage à Orvault | Image transmise à INF Nantes
Des militants du parti d'Eric Zemmour lors d'une opération de tractage à Orvault | Image transmise à INF Nantes

Une habitante du vignoble nantais sur la liste de Marion Maréchal

Pour les élections européennes, une ancienne candidate aux élections législatives de la 10ème circonscription de Loire-Atlantique, Sabine Léger, sera sur la liste de Reconquête « La France Fière », à la 53ème position.

Le délégué départemental de Reconquête présente également le programme du parti pour les européennes : « L’objectif, c’est de diffuser les idées de Reconquête, qui sont singulières et différentes des partis de droite, comme l’immigration ou l’islamisation, mais aussi le versant économique et anti-woke. Le but est d’essayer de promouvoir ces particularités, surtout que depuis l’adhésion de Reconquête au groupe européen ECR (Les Conservateurs et réformistes européens), on peut participer à un contrepoids efficace en Europe. L’enjeu est de faire comprendre aux électeurs qu’avec le vote Reconquête, c’est le contrepoids face à l’alliance gauche écolo qui est celle d’Ursula Von der Leyen. C’est ce que le RN a du mal à faire, car personne ne veut s’associer avec Identités et Démocraties, malgré leurs idées séduisantes, ce qui fait que leurs mesures n’ont pas d’effet. L’enjeu, c’est d’avoir le plus de députés, car c’est compliqué d’exister sans élus, comme pour les règles de l’ARCOM et du temps de parole de Reconquête malgré notre nombre important d’électeurs.« 

Concernant la tenue d’un événement à Nantes pour les européennes, Arnaud Clémence est pessimiste : « Malheureusement, il n’y aura pas d’événements à Nantes, car la problématique de la ville est la violence de nos opposants politiques. Dès qu’on sort avec l’étiquette Reconquête, on se fait agresser par des militants antifas qui ont une vision anti-démocratique. En décembre dernier, Marion Maréchal était venue faire une visite de Nantes, mais cela avait fait grincer des dents une partie de la majorité municipale. Si on fait revenir Éric Zemmour comme en 2022 pour les présidentielles où des tensions avaient éclaté en marge d’une contre-manifestation, il y aura un gros problème de sécurité face aux manœuvres extrémistes de certains partis de gauche.« 

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