5 ans après l’abandon de notre Dame des Landes, où se situe le projet d’aménagement de l’aéroport Nantes Atlantique

Le 17 janvier 2018, après des dizaines d’années de contestation et manifestation, Édouard Philipe alors Premier ministre annonce l’abandon du projet d’aéroport Notre Dame des Landes, et en contrepartie un projet d’aménagement de l’actuel aéroport Nantes Atlantique, qui permettait son agrandissement.

Image d'un béluga atterrissant dans le ciel Nantais à l'aéroport | @Nantesinfo44
Image d'un béluga atterrissant dans le ciel Nantais | @Nantesinfo44

L'histoire de la ZAD de Notre-Dames-des-Landes

Des dizaines d’années de manifestation, très suivie mais également qui ont marqués par leur violence, Notre Dame des Landes a laissé une trace importante sur Nantes et sa région. Le projet naît dès les années 70, en 1965 plus précisément. À cette époque, c’est la zone choisie pour accueillir le futur aéroport nantais, mais le projet sera vite abandonné

Mais en 2000, Lionel Jospin premier ministre, décide de relancer ce vieux projet, contesté par les locaux et notamment les exploitants. 

En 2009, une ZAD (Zone à défendre) est installée, avec notamment des militants écologistes et anticapitalistes, qui dénoncent l’impact environnemental du projet. 

En 2010, Vinci gagne l’appel d’offre pour le financement, construction, conception et l’exploitation de l’aéroport pendant une durée de 55 ans

Le 16 octobre 2012, est lancé l’opération César, qui a pour but de déloger les zadistes et détruire leurs habitations, 1000 policiers et gendarmes sont mobilisés. 

Mais le 24 novembre, une manifestation a lieu à Nantes et dégénère, avec des affrontements. Dans le même temps, l’opération César est stoppée

Le 22 février 2014, a lieu l’une des plus grosses manifestations, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes, mais qui sera également l’une des plus violentes, avec plusieurs manifestants qui sont blessés, dont 3 qui perdent un œil, et de violents affrontements. 

En octobre 2015, la préfecture indique que les travaux vont reprendre en 2016 pour la construction de l’aéroport.

 Le 22 juin 2016, un référendum a lieu en Loire-Atlantique, à propos de la construction de l’aéroport, le oui l’emporte alors avec plus de 55% des voix. Malgré cela, le gouvernement de Bernard Cazeneuve renoncera à faire évacuer la ZAD. 

Le 17 janvier 2018, Édouard Philipe annoncera l’abandon définitif du projet. Puis 3 mois après, en avril une opération de délogement des zadistes débute, avec une mobilisation exceptionnelle de 2500 policiers et gendarmes, pour évacuer les derniers zadistes, évacuation qui débouchera à de violents affrontements, et à des manifestations à Nantes.

L'aménagement de Nantes Atlantique n'as toujours pas débuté

5 ans après l’abandon du projet, le gestionnaire du projet n’a toujours pas été désigné, et le grand flou persiste quant au début des travaux. Alors que le nouveau concessionnaire de l’aéroport devait être désigné en début d’année, rien n’a été annoncé, et il devrait être annoncé finalement courant 2023 selon une réunion publique de la DGAC, et les travaux devraient débuter entre 2024 et 2025. Et pourtant, le budget alloué est imposant, avec près de 500 millions d’euros de travaux, et pour l’instant seul le groupe Vinci semble encore intéressé. Les aménagements prévus seraient au niveau de la piste et d’un allongement de 400 mètres, mais également de l’aménagement de l’aérogare, même si tout cela reste en débat et que rien n’est encore confirmé.

Des habitants de plus en plus exaspéré

Mais les habitants de Bouguenais, commune où se situe l’aéroport, se plaignent du bruit causé par les avions, au même titre que les Nantais et notamment ceux du centre-ville avec des avions qui le survolent à une altitude assez basse toute la journée, un couvre-feu à été mis en place à partir de 22H, même si il n’est pas toujours respecté. De plus l’île de Nantes qui est en pleine transformation, devrait être lourdement impacté par ces avions qui passent, et notamment le nouveau CHU fortement exposé au bruit. Plusieurs dizaines de milliers d’habitants devraient être impacté. De plus les habitants du grand ouest n’ont toujours pas de grand aéroport, permettant l’accueil massif de tourisme mais qui pourrait également développer l’économie et le commerce.

Les organisations patronale et les politiques attendent une réponse de l'état

Plusieurs voix se sont élevés et notamment le Medef, CPME, le club des Trente et l’association des Ailes pour l’Ouest qui dans une tribune commune dénoncent l’inaction de l’état depuis plus de cinq ans et l’absence de travaux d’aménagement. « Le grand Ouest reste cloué au sol ! Il faut que son bouge ! ». Il explique ainsi dans cette tribune que l’aéroport a besoin d’investissement pour adapter sa capacité, avec l’augmentation du trafic aérien et un aéroport déjà saturé à certains moments, mais également car il a besoin d’argent pour se moderniser afin de développer la qualité de service du territoire, à la veille de l’accueil d’évènement comme les JO ou la coupe du monde de Rugby, et pour sa transition environnementale, afin de décarboniser son activité et investir dans des solutions pour moins polluer. Ils demandent ainsi à être reçu par Elisabeth Borne. Et Christelle Morancais, présidente de la région Pays de la Loire, a rencontré le 1er juin la 1re ministre afin d’éclaircir la situation de Nantes Atlantique. Elisabeth Borne s’est ainsi engagé devant la présidente de la région à clarifier la situation de l’état et présenter rapidement un calendrier des travaux de modernisation de l’aéroport. Clément Baume, ministre des transports devrait trancher sur la décision fin juillet selon France Inter.