Utiles s’implante à La Rochelle et dénonce le comportement d’Olivier Falorni : « Il nous a trahi à plusieurs reprises »

Bertrand Pancher, président du parti politique Utiles et issu du groupe Liot à l’Assemblée nationale, s’est rendu à La Rochelle ce vendredi afin d’instaurer un comité départemental pour son parti. Il a notamment rencontré le maire, Jean-François Fountaine, en vue des élections municipales, et en a profité pour critiquer vivement le député Olivier Falorni, son ancien collègue au groupe Libertés et Territoires (ex-Liot).

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Nathan Roten et Bertrand Pancher sont venus installer un comité départemental Utiles à La Rochelle | TL - INF la Rochelle

La Rochelle, une terre d’implantation pour le groupe Utiles (Ultra-marins, Territoires, Indépendants, Liberté, Écologie et Solidarité) ? C’est en tout cas ce que souhaite faire Bertrand Pancher, le président du parti et le fondateur du groupe Liot à l’Assemblée nationale. L’ancien député de la Meuse jusqu’en juin 2024 s’est déplacé ce vendredi à La Rochelle et a rencontré de nombreux élus, y compris le maire. Il en a également profité pour annoncer l’installation d’un comité départemental en Charente-Maritime, avec comme référent Nathan Roten, qui est également le responsable des Jeunes avec Utiles. Le parti politique est la déclinaison du groupe Liot à l’Assemblée nationale et compte plus de 3 000 adhérents et une dizaine de députés à l’échelle nationale, dont une majorité dans les Outre-mer.

"Nous avions vraiment envie de nous rencontrer avec Jean-François Fountaine"

Comme l’explique Bertrand Pancher, le parti créé en mars 2023 durant le mouvement contre la réforme des retraites compte une dizaine de militants dans le département, et plusieurs élus de la majorité municipale de La Rochelle qui pourraient rejoindre le mouvement prochainement. Le président d’Utiles a par ailleurs déjeuné avec Jean-François Fountaine, avec une discussion qui s’est « extrêmement bien passée ». L’objectif serait de préparer les élections municipales en 2026, avec un soutien d’Utiles à la liste de la majorité municipale, qui pourrait être conduite à nouveau par le maire sortant, comme il nous l’expliquait dans notre interview parue dimanche dernier. « On essaye de tisser un lien avec les municipalités, avec les maires sortants ou des personnalités qui ont le même ADN que Liot. On veut des gens qui essayent de rassembler, à travers une logique transpartisane. » 

Le président d’Utiles explique que, tout comme Jean-François Fountaine, il avait vraiment envie de cette rencontre, même s’ils se connaissent déjà « depuis un bout de temps« . Il ajoute que le maire de La Rochelle réfléchit sérieusement à se représenter, soulignant qu’il dispose d’une équipe prête à le soutenir et qu’il « n’a pas semblé se désintéresser de l’avenir de La Rochelle, bien au contraire […] On aimerait bien qu’il soit à nouveau candidat et en tous cas si ce n’était pas le cas, on aurait beaucoup de plaisir à travailler avec la personne qui lui succèdera. Il accepte dans sa liste des personnes de toutes horizons politiques, c’est une liste d’intérêt pour les habitants de la Rochelle » explique Bertrand Pancher, qui ajoute « On échouera si on continue à nous diviser sur le plan local comme national et on réussira si on réussi à réunir, ce qui est son cas ». 

Bertrand Pancher, le fondateur du groupe Liot et président du parti Utiles | TL - INF la Rochelle
Bertrand Pancher, le fondateur du groupe Liot et président du parti Utiles | TL - INF la Rochelle

"Olivier Falorni nous a trahis à plusieurs reprises."

En réponse à une question sur le choix de soutenir le maire de La Rochelle plutôt que le député Olivier Falorni, ancien membre du groupe Libertés et Territoires devenu Liot, Bertrand Pancher, qui a également fait partie de ce groupe, est clair : « Je n’ai rien contre lui, mais il nous a trahis plusieurs fois. Il a laissé un très mauvais souvenir chez les parlementaires de notre groupe et a fait preuve d’une très grande infidélité. Liot, auparavant Libertés et Territoires, est un groupe qui aime travailler collectivement, alors que lui n’avait qu’une seule obsession : l’euthanasie, avec son projet de loi sur la fin de vie qu’il s’est approprié. Quand on a créé Liot après Libertés et Territoires, justement, mes collègues se sont opposés à ce qu’il rejoigne ce nouveau groupe. »

Le fondateur de Liot illustre ses propos avec une anecdote : lors d’une niche parlementaire du groupe Libertés et Territoires, les membres avaient demandé à Olivier Falorni de retirer son projet de loi sur la fin de vie de l’ordre du jour, car ils étaient certains que le projet de loi n’allait pas passer, et le groupe n’avait qu’une seule journée pour faire adopter ses textes de loi. Mais le député aurait « trahi les siens » en refusant de retirer son texte, empêchant ainsi ses collègues de faire passer leurs propres propositions. « Il n’a aucune solidarité », conclut Bertrand Pancher.

Nathan Roten en a également profité pour attaquer le rival de Jean-François Fountaine, expliquant qu’Olivier Falorni n’est « jamais à Paris ni dans sa circonscription » et qu’on « ne le voit jamais ». Il s’interroge également sur le bilan du député et affirme qu’il a brisé le lien de La Rochelle au niveau national à cause de la rivalité entre le maire et lui. 

Un parti sur le terrain et à l'Assemblée

Le jeune référent départemental, Nathan Roten, en a également profité pour expliquer son choix de rejoindre ce parti : « Les députés sont actifs et présents, ils s’entendent aussi bien avec les Corses qu’avec les gens du Nord, que ceux de la Meuse… C’est un groupe transpartisan et intéressant pour la diversité. J’étais présent au moment de l’émanation d’Utiles, c’est un mouvement honnête avec une prédominance territoriale. On y retrouve des élus de terrain qui ne se cachent pas à Paris. On a par exemple été le groupe qui a déposé le plus d’amendements sur la loi de finances malgré le fait qu’ils ne sont que 23 députés. » L’ancien collaborateur du maire a également rappelé l’utilité du soutien d’un parti au niveau national à la liste de la majorité municipale pour les prochaines élections, ce qui avait manqué en 2014 et 2020.

Bertrand Pancher, le président du groupe, fait un tour de France des villes afin d’instaurer un ancrage local pour le parti, déjà présent dans près de 33 départements. Celui qui connaît extrêmement bien la politique nationale, et qui était député jusqu’à la dissolution en juin dernier, est régulièrement en contact avec les chefs des autres partis politiques, et a déjà été approché pour faire partie d’un gouvernement, ce qu’il a refusé. Le groupe est porteur de plusieurs propositions comme celle d’une grande conférence sociale sur l’âge du départ à la retraite, qu’il souhaite faire revenir en arrière.

Enfin, sur la nomination du nouveau Premier ministre François Bayrou, qu’il connaît bien, Bertrand Pancher raconte qu’il l’a côtoyé à l’époque de la création de l’UDF. Il le respecte, mais il « apparaît comme un macroniste nommé par Macron. Tout va dépendre de sa capacité à s’autonomiser et à faire rentrer des personnalités de tous horizons dans le gouvernement. Il faut qu’il réussisse à s’imposer et qu’il arrive déjà à passer le cap du budget. » Si ce n’est pas le cas, il craint que la mandature de Bayrou soit encore plus courte que celle de son prédécesseur, Michel Barnier.

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