Bloqué ce matin par des lycéens et des professeurs externes à l’établissement, le collège et lycée privé Loquidy a dû annuler les cours de la journée. Alors que des parents dénoncent sur les réseaux sociaux des agressions verbales envers les élèves, des politiques ont condamné le blocus.
C’était une action surprise, décidée lors d’une assemblée générale par des professeurs, des assistants d’éducation et des lycéens externes à l’établissement. Ce mercredi matin, plusieurs dizaines de personnes ont bloqué le collège et le lycée privé du Loquidy, considéré comme l’un des établissements les plus prestigieux de Nantes, avec un amas de poubelles devant l’entrée de l’établissement. « L’action est symbolique, des profs et élèves du public qui vont bloquer le privé » nous explique un membre du CLAN (Coordination lycéenne autonome nantaise) qui appelait au blocage de l’établissement.
Les manifestants dénoncent le financement des établissements privés de la part de l’État ou encore « une école du tri social » comme on a pu le voir sur certaines affiches. Les cours ont été annulés pour la journée, ce qui a contraint les plus de 2000 élèves de l’établissement à rentrer à la maison.
Des parents dénoncent des agressions verbales
Sur X (Anciennement Twitter), des parents d’élèves ont dénoncé le blocage et indiquent même que leur enfant aurait été agressé verbalement. Contacté, le rectorat de Nantes n’a pour l’instant pas réagi sur les informations concernant des altercations en marge du blocus.
Ce matin, l'un des plus grands lycées privés de Nantes, le #Loquidy, est bloqué par des lycéens et des professeurs d'établissements publics.
— INF Nantes (@InfNantes) March 20, 2024
Cette action surprise est initiée par des organisations étudiantes et de professeurs pour dénoncer le privé.#Nantes pic.twitter.com/hdEThO4QbZ
De son côté, Reconquête 44, le parti d’Eric Zemmour n’a pas tardé à réagir à travers un communiqué de presse où il dénonce le fait que les élèves n’ont pas pu avoir accès à l’établissement. Arnaud Clément, délégué départemental du parti, ajoute : « L’enseignement public n’assure plus sa mission d’instruction, comme en témoigne l’écroulement de la France dans le classement Pisa, et il jalouse l’enseignement privé sous contrat ou hors contrat qui maintient un enseignement de qualité, et où le professeur, plus qu’un animateur, est un maître qui transmet un savoir« .
La sénatrice LR de Nantes, Laurence Garnier, salue le « sang-froid de la direction, de l’ensemble de l’équipe éducative et des parents présents devant l’établissement, qui ont su ramener le calme et empêcher une situation extrêmement tendue de dégénérer« . Elle dénonce également dans un communiqué le fait que la manifestation n’était pas déclarée, et déclare que ce serait « incompréhensible que les auteurs de ces violences ne soient pas poursuivis dans le cadre d’une procédure judiciaire« .
Des altercations, un élève bousculé et une atmosphère tendue selon les bloqueurs
Selon un membre du CLAN (Coordination lycéenne autonome nantaise) qui appelait au blocage de l’établissement privé, il y aurait bien eu des altercations mais il accuse certaines versions de mensonge : « Il y a eu des accusations d’insultes et de violences physiques qui n’ont jamais eu lieu. Le pire qu’il a pu se produire c’est qu’un(e) élève violent voulant rentrer se soit fait bousculer, mais uniquement dans une logique de défense » indique le porte parole du mouvement lycéen nantais avant d’ajouter « Jamais nous n’aurions attaqué de nous même des élèves, ce n’est pas du tout dans notre logique. Par contre, ce qui est sûr c’est que des élèves et professeurs de l’établissement ont été violents verbalement comme physiquement et que l’atmosphère était par moments très tendue« .