Depuis quelques jours, l’avenue de Fétilly est au cœur d’une polémique après l’implantation de 7 panneaux stop sur quelques centaines de mètres, mettant en péril le seul commerce du quartier, le tabac le Petit Fetilly. Retour sur un feuilleton rochelais qui a débuté il y a plusieurs jours.
À La Rochelle, le matin du 13 septembre, Florence, gérante du tabac Le Petit Fétilly, croyait à une blague. Pourtant, la scène est bien réelle : près de 14 panneaux stop ont été installés pendant la nuit, selon elle, sur l’avenue de Fétilly, qui est en réalité une rue étroite. Depuis, c’est l’enfer pour elle et son commerce. Elle a accusé une perte de 20 % de son chiffre d’affaires et une perte de près de 450 clients sur environ 2 900 par mois. En cause, les automobilistes et les gens de passage ont déserté la rue, comme, par exemple, les ouvriers qui passaient tôt le matin pour prendre leur petit déjeuner en achetant un croissant, et qui, aujourd’hui, ont disparu. Ils préfèrent prendre un autre axe quitte à perdre moins de temps dans les ralentissements.
Une pétition a été lancée et a récolté près de 650 signatures au 6 janvier, et une nouvelle a même été lancée. La buraliste reçoit beaucoup de soutien d’habitants après plusieurs reportages de la presse nationale, avec des personnes qui viennent demander comment l’aider avec la pétition, ainsi que des élus qui sont venus la rencontrer, comme le député de La Rochelle Olivier Falorni. Mais elle craint que cela ne dure que durant le temps du « buzz » et attend désormais une réunion de la mairie, qui ne devrait intervenir qu’à la fin du mois de février pour statuer sur ces panneaux stop. Une attente déjà longue pour Florence, qui craint qu’elle soit prolongée le temps que la décision soit prise et que la ville intervienne.
Qui a demandé l'installation de ces panneaux ?
La mairie justifie cette décision par une demande des riverains et du comité de quartier, car les personnes roulaient trop vite et ne respectaient pas le code de la route sur cette artère qui voit plus de 3 500 véhicules par jour, du moins avant la pose des stops, par exemple pour aller à Mireuil ou à Lagord.
De son côté, le comité de quartier de Fétilly s’est défendu sur les réseaux sociaux, même après que certains commentaires et articles ont pointé du doigt leur responsabilité dans cette décision. Ils rappellent les différentes concertations ainsi que les réunions avec la mairie et une réunion publique avec les habitants du quartier, avec un vote où les habitants ont préféré l’installation de panneaux stop plutôt qu’un sens unique. Mais est-ce que les habitants s’attendaient à autant de panneaux ? Probablement pas. Un courrier a également été envoyé en juillet aux habitants du quartier pour les notifier de ces nouvelles modifications. Le comité de quartier appelle à stopper la désinformation et rappelle que cet équipement a pour but de ralentir la circulation et d’éviter que l’avenue de Fétilly devienne un axe de transit rapide, à la demande des riverains, piétons et cyclistes.
Cependant, quand on regarde la circulation des voitures dans l’avenue, on remarque qu’effectivement la majorité d’entre elles s’arrêtent aux panneaux Stop, mais d’autres ne respectent pas le stop en ne s’arrêtant pas, par exemple. De plus, en plus de 60 ans, aucun accident n’a eu lieu sur cet axe rappelle la gérante du tabac le Petit Fétilly. Est-ce que la mise en place de dos d’âne ou de plateaux, ainsi que des marquages au sol, n’aurait pas été plus efficace et mieux pour la circulation ? C’est la question que se posent plusieurs habitants du quartier, qui rappellent également de manière amusée que que plusieurs élus habitent à proximité de la fameuse avenue,.