Dossier. À un an des élections municipales à La Rochelle, découvrez les premières tendances et les projets déjà en préparation pour 2026. Tandis que la candidature d’Olivier Falorni se précise, celle de Jean-François Fountaine reste incertaine. À gauche, une union semble envisageable avec Maryline Simoné et Jean-Marc Soubeste, tandis que le centre et la droite s’organisent.

Dans moins d’un an se tiendront les élections municipales dans les 35 000 communes françaises. À La Rochelle, il est pour l’instant compliqué de dire qui seront les candidats et les listes pour 2026, mais des premières tendances se dégagent. Alors que la candidature du maire actuel, Jean-François Fountaine, reste incertaine et est déterminante pour les potentielles alliances, celle de Falorni semble de plus en plus probable. À gauche, la socialiste Maryline Simoné a été nommée cheffe de file et vise la mairie de La Rochelle, tandis que l’écologiste Jean-Marc Soubeste a annoncé son intention de s’impliquer dans une liste en vue des élections municipales. L’adjoint au maire, Pascal Daunit, de Renaissance, continue de creuser un fossé entre lui et la majorité municipale et a même perdu la délégation de la police municipale. L’association « transpartisane » Tous Ensemble, menée par Christophe Batcabe et où plusieurs élus locaux sont présents, affiche également ses ambitions municipales. À un an du scrutin, INF La Rochelle fait le point sur les différents projets.
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Un 3ème mandat pour le maire sortant Jean-François Fountaine ?
C’est la grande question à laquelle tout le monde ajoute son grain de sel à La Rochelle : est-ce que Jean-François Fountaine, le maire sortant de La Rochelle, va se présenter aux prochaines élections municipales ? Il continue d’entretenir le suspense autour d’une candidature en vue de 2026, et indiquait en décembre dernier, dans une interview, qu’il se prononcerait en septembre prochain sur une éventuelle relance pour un 3ᵉ mandat.
« Je pense que lui-même ne sait même pas encore s’il va repartir« , indiquait un proche du maire il y a quelques jours. Et quand on sonde autour des élus de la majorité, même son de cloche. Si Fountaine ne repart pas, plusieurs hypothèses de candidats sont sur la table, dont la plus probable serait celle de Christophe Bertaud, son 3ᵉ adjoint, qui pourrait prendre sa succession. Une autre hypothèse serait une candidature du maire sortant, qui gagnerait et finirait ses projets durant son mandat, avant de démissionner et de passer la main.

Encore une fois, tout est possible et il est compliqué d’établir des pronostics pour l’instant. Cependant, une chose est sûre : l’annonce prévue en septembre concernant son choix de se représenter ou non ne plaît pas à tout le monde. Certains militants et cadres de partis politiques locaux craignent de ne pas avoir assez de temps pour se préparer en fonction de la décision du maire. C’est lui qui a finalement les cartes en main pour le moment en vue des futures municipales et les alliances autour, car si il ne repart, sa majorité municipale actuelle risque de se disperser.
Une candidature de Falorni de plus en plus probable
Contrairement à celle de Jean-François Fountaine, la candidature du député local, Olivier Falorni, fait peu de doute pour les responsables politiques locaux interrogés. Et même ses soutiens semblent de plus en plus y croire, comme Franck Coupeau, le porte-parole du groupe d’opposition « Le Renouveau » au conseil municipal, qui est également ami avec. Le député, qui est actuellement rapporteur général de la loi sur la fin de vie et qui enchaîne les réunions en commission, refuse de se prononcer pour l’instant sur une candidature à la mairie de La Rochelle en 2026.

Le groupe d’opposition « Le Renouveau », qui a été mené par Olivier Falorni en 2020 lors des élections municipales et qui avait perdu à quelques voix près au second tour, travaille actuellement sur un projet, avec des personnes du monde associatif, de l’entreprise, de la vie civile… mais également avec ses élus du conseil municipal. « On a beaucoup appris durant ces cinq années, on est déterminés à construire un projet qui parle à tous les habitants de La Rochelle et son agglomération », explique Franck Coupeau, qui vante également l’engouement autour du projet. « On a beaucoup de personnes qui se proposent pour être sur notre liste, si bien qu’on pourrait en faire trois. On va devoir faire un équilibre […] On a un tel engouement autour d’Olivier Falorni, c’est impressionnant. » Actuellement, le groupe travaille avec un socle de 10 personnes sur un programme, qui devrait être rejoint par une vingtaine de personnes dans peu de temps.

« Il y a une incertitude autour d’Olivier, je pense qu’il se prononcera après l’été », explique le porte-parole du Renouveau, qui semble malgré tout de plus en plus convaincu de la candidature de sa tête de liste aux dernières municipales. « Nous souhaitons tous vivement que Falorni se représente, il n’y a pas une journée où on ne me pose pas la question si il se présente […] S’il y va, il a un boulevard, tant les gens le réclament. » Il n’y a pas eu de discussion avec d’autres listes ou projets pour le moment, indique Franck Coupeau. Si Falorni repart, cela pourrait également motiver son grand rival, le maire sortant, à repartir, quitte à recréer un duel comme en 2020, qui avait monopolisé l’attention au détriment des autres listes, comme le regrettent certains militants.
Vers une union de la gauche ? L'écologiste Jean-Marc Soubeste repart, la socialiste Maryline Simoné "a envie d'être maire de La Rochelle"
Maryline Simoné a été élue par les militants rochelais cheffe de file par le Parti Socialiste à La Rochelle. « J’ai envie d’être maire de La Rochelle, ce n’est pas un caprice, c’est un engagement et une volonté pour moi, de remettre les habitants au cœur de la ville », explique-t-elle. Elle indique : « Je me suis toujours impliquée et investie à mon niveau pour une union de la gauche avec la société civile au niveau local […] On ne gagnera que si on est rassemblés. Avec cette désignation, je compte parler avec les autres partis de gauche comme on le fait depuis le NFP […] Des discussions sont menées autour de ce qui nous rassemble, je ne vois pas, dans une ville comme La Rochelle, comment une union ne pourrait pas se faire. Il ne faut pas chercher à nous diviser alors qu’on est dans une volonté de rassemblement. » Décidée à partir avec l’ensemble de la gauche, du Parti Socialiste à La France Insoumise en passant par Les Écologistes, Maryline Simoné rappelle également que le national va avoir son mot à dire pour l’ensemble des partis, entre les calendriers et les décisions de chacun.

Est-ce que le Parti Socialiste, qui est actuellement dans la majorité de Jean-François Fountaine, pourrait partir sans lui ? « Oui, on pourra faire un projet sans Jean-François Fountaine, parce qu’on ne sait pas s’il repart. Sa décision de repartir ou pas est très tardive, surtout quand on entend construire un projet pour La Rochelle, il y a un besoin de démarrer tout de suite […] Mars 2026, c’est loin, mais c’est proche. Il est important de construire un projet avec les Rochelais et de ne pas attendre le mois de septembre si le maire sortant ne se représente pas », indique-t-elle, rejetant également toute quelconque alliance avec les Falornistes. En attendant, le Parti Socialiste continue de travailler sur un projet au niveau local et de l’agglomération, avec une consultation lancée au début de l’année, dont les résultats sont actuellement analysés afin de comprendre les envies des Rochelais et Rochelaises.
Jean-Marc Soubeste, le conseiller municipal d’opposition écologiste et candidat du NFP aux dernières élections législatives, a annoncé des premières ambitions municipales auprès d’INF La Rochelle avec son intention de repartir, au moins dans un projet, en vue des prochaines élections municipales de 2026. « Je compte m’impliquer dans les élections municipales, c’est une décision prise après une longue réflexion. Je serai engagé dans un projet, et peut-être dans une liste. » Lui aussi promeut la démarche de rassemblement des écologistes avec les autres partis de gauche, de LFI au PS, avec un travail qui est déjà engagé.

L’ancien adjoint de Jean-François Fountaine entre 2014 et 2020, puis candidat aux municipales, pourrait être à nouveau chef de file pour les écologistes en vue du scrutin qui s’annonce. « Si les militants pensent que c’est une bonne chose, j’assumerai ce rôle-là. » Seul candidat visible pour l’instant chez les écologistes, Soubeste a visiblement un grand boulevard, alors que les militants écologistes rochelais devraient bientôt voter pour un projet. Est-ce qu’il vise la mairie de La Rochelle ? « On a besoin de tourner la page de Jean-François Fountaine. Maryline Simoné pourrait incarner une union en vue de la mairie, comme je pourrais l’incarner ou d’autres encore […] Si Jean-François Fountaine n’est pas candidat, l’union des écologistes et de la gauche se fera. S’il est candidat, elle aura du mal à se faire. C’est de sa responsabilité maintenant. » Alors que les programmes restent à définir, l’union de la gauche commence à se former, avec des discussions entre l’ensemble des partis, et pourrait bien perturber le duel annoncé entre Olivier Falorni et Jean-François Fountaine. Cependant, la question reste de savoir qui pourrait l’incarner entre Simoné, Soubeste ou une autre personnalité politique, et si l’union, qui semble fragile pour l’instant, pourra tenir sur l’ensemble de la campagne et du futur mandat, avec les revendications de chacun et chacune.
Chez La France Insoumise, cinq groupes d’action sont implantés sur La Rochelle, avec un groupe de travail qui étudie actuellement un programme en vue des municipales. Une stratégie nationale est adaptée localement avec un programme déjà bien discuté, entre problématiques locales et nationales, et avec une ouverture au dialogue avec les partis du NFP. Comme chez les écologistes et les socialistes, La France Insoumise participe aux discussions au niveau local, avec des rencontres avec des chefs de partis. « Ça n’a jamais été aussi ouvert mais divisé à la fois sur La Rochelle », indique Véronique Bonnet, responsable locale du parti. « C’est fragile, mais on discute, il y a encore de l’espoir, ce n’est pas fermé. On travaille actuellement sur cette union qui est essentielle, mais s’il y a une rupture, elle ne viendra pas de nous. » Actuellement, aucun chef de file n’a été désigné chez La France Insoumise, mais une assemblée locale devrait se tenir dans les prochaines semaines afin de désigner un représentant.
Le macroniste Pascal Daunit continue de se distancer de la majorité municipale
L’adjoint au maire Pascal Daunit, qui avait annoncé en janvier dernier porter un projet en vue de 2026 avec des ambitions municipales claires, a été désigné chef de file par le bureau départemental de Renaissance. Il faut maintenant que cette décision soit validée par une commission nationale d’investiture. En attendant, le 13ᵉ adjoint au maire continue de créer des remous au sein de la majorité, après une intervention lundi dernier et un vote contre lors d’une délibération concernant le retour de « La Belle du Gabut ».
Selon nos informations, il a été reçu vendredi soir par plusieurs cadres de la majorité municipale afin de déterminer son avenir au sein de celle-ci. À l’issue d’une nouvelle réunion avec les élus de la majorité ce lundi, il a finalement été décidé ce mercredi que l’adjoint au maire perdrait la délégation tranquilité-sécurité publique, notamment en charge de la police municipale. Un acte de plus qui signe la scission entre le macroniste très ambitieux et Jean-François Fountaine, qui pourrait ne pas être soutenu par le parti comme aux dernières élections, avec une liste Renaissance en 2026 ou en alliance avec un autre projet.

Et au sein de Renaissance, sa candidature ne fait pas l’unanimité, avec plusieurs élus rochelais qui ne soutiendrait pas sa démarche et resterait fidèle à Jean-François Fountaine indique un cadre du parti, alors qu’au contraires d’autres élus du socle présidentielle au niveau départmental, le soutiennent.
Est-ce que Renaissance soutiendra Jean-François Fountaine comme ils le font depuis 2020, ou vont-ils chercher la rupture avec Pascal Daunit ? L’hypothèse d’un soutien à Olivier Falorni n’est également pas à exclure : ce dernier pourrait demander un soutien au parti présidentiel en vue de 2026. La décision dépendra probablement du verdict de la commission nationale d’investiture qui devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.
L'association "transpartisane" Tous Ensemble en embuscade
Menée par Christophe Batcabe, l’association Tous Ensemble a été créée il y a plus d’un an, parrainée par l’ancien maire et député de La Rochelle, Maxime Bono, ainsi que Jean-Louis Léonard. Elle commence à rassembler autour d’elle à un an des municipales. Avec comme vice-président le conseiller municipal d’opposition Michel Tillaud, qui vient de la gauche, ainsi que l’ancien candidat Les Républicains aux municipales en 2020, Bruno Léal, l’association, qui se dit « transpartisane », réussit à rassembler de la gauche à la droite en passant par le centre. De nombreux membres d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, y sont également présents. Près de 80 personnes auraient déjà rejoint le projet selon le président de l’association, Christophe Batcabe.

« Tous Ensemble », travaille actuellement sur des ateliers afin de constituer un livre blanc pour répondre aux problématiques locales sur différentes thématiques, s’oppose notamment à celles portées par la majorité municipale ces dernières années. Christophe Batcabe dénonce un projet municipal peu ambitieux et un manque de cohésion entre les initiatives : « On voit aujourd’hui que les Rochelais sont fâchés, y compris entre eux. On a besoin d’un souffle nouveau. Tout le monde se réclame de l’héritage de Michel Crépeau, mais on est au bout d’une pensée unique qui est imposée depuis trop d’années. Il faut plus de transparence et d’écoute. » Actuellement, l’association n’a pas désigné de chef de file et ne sait pas encore si elle va soutenir une autre liste ou partir seule. L’ancien président de l’université de La Rochelle, Jean-Marc Ogier, aurait reçu une proposition afin d’animer la liste de l’association, mais il l’aurait déclinée. Christophe Batcabe refuse de désigner quelqu’un pour l’instant, y compris lui-même : « La personne se distinguera d’elle-même, j’aimerais que ce soit naturel. »
Le pas vers le monde politique semble donc imminent pour l’association. Le grand absent de ce dossier est le Rassemblement National, qui malgré un score historique lors des dernières élections législatives en 2024 (19,42% au premier tour et 22,10% au second sur la commune de La Rochelle) ne semble préparer pour l’instant aucun projet sur La Rochelle. Contacté par INF la Rochelle, l’ancienne candidate aux législatives et représentante de la section locale du RN, Emma Chauveau, n’a pas répondu à nos sollicitations.