Présent lors de la conférence de presse du jour, Oscar Jegou s’est d’abord penché sur le choc au sommet face à Toulon (dimanche, 21 h 05) avant de parler pour la première fois publiquement sur la manière dont il a appréhendé son retour sur les terrains après l’affaire Mendoza qui avait secoué le rugby français.
Oscar, le barrage à Toulon (victoire 34-29) il y a un an et demi avait peut-être joué un rôle dans votre convocation en Equipe de France pour la tournée en Argentine, est-ce un match qui fait figure de marqueur pour vous ?
Oui, complètement ! J’y ai pensé cette semaine, ce match reste ancré, surtout collectivement. On sortait d’une saison un peu compliquée et on avait fait un gros coup en gagnant ce barrage à Mayol. J’espère qu’on pourra réitérer ça ce week-end.
Comment jugez-vous l'évolution de Toulon depuis quelques années ?
Depuis un an ou deux, Toulon devient une équipe très très costaud, ils recrutent bien, ça avance pour eux. Ça va être un grand rendez-vous dimanche soir.
Mayol fait partie des stades où La Rochelle a souvent gagné ces dernières années, comment expliquez-vous cela ?
Je trouve que nous avons plus ou moins le même jeu avec Toulon, on dit souvent que nous sommes le Toulon de l’Atlantique (rires). C’est vrai que comme nous, ils ont un gros paquet d’avant, on est parvenu certaines fois à les contrer sur ce point-là. Dimanche, ça sera l’objectif mais il faut les respecter, parce que, comme je l’ai dit, c’est une écurie très costaud.
Toulon est réputé pour son jeu d'avant mais, ses trois quarts, à l'image de Gaël Dréan ont également de grosses qualités, est-ce difficile d'affronter ce profil d'équipe aussi solide chez les avants comme chez les arrières ?
Oui, à la base leur identité ressemble un peu à la nôtre mais depuis deux ans, il arrive à avoir des joueurs qui ont des « pattes » derrière et des bons buteurs. Il sanctionne très vite dès qu’il y a une erreur en face. Gaël Dréan est très, très en forme, il l’a montré aussi la saison dernière, c’est un facteur X de leur équipe que l’on va surveiller.
Le Stade Rochelais veut évoluer vers un jeu de mouvement, quel est votre ressenti à ce sujet ?
Comme j’ai déjà pu le dire, cela me convient très bien, je pense que La Rochelle a besoin de ça. Sur la première journée à Bordeaux, on a trop joué, sur la deuxième, on a réussi à se trouver, alors, j’espère que sur la troisième à Toulon, cela marchera aussi. Il faut encore qu’on trouve des connexions entre nous mais en tout cas, c’est le jeu que l’on veut mettre en place.
Beaucoup d'observateurs présentent La Rochelle et Toulon comme les principaux outsiders de Toulouse et Bordeaux. Est-ce qu'avec cette rencontre, il y a un statut à aller chercher ?
Oui, c’est une première finale, on en a parlé dans la semaine. C’est très tôt mais on le prend comme ça. Jouer à Mayol, un dimanche soir avec peut-être un peu de pluie, ça sera très hostile.
Vous aviez commencé la saison en novembre la saison dernière. Que change pour vous le fait d'avoir fait toute la préparation estivale avec votre club ?
Ça ne change pas grand-chose. Juste d’être avec le groupe dès le début, c’est quand même plus facile de travailler. Je suis très content d’être là depuis le début de la saison, de travailler avec tout le monde et c’est vrai que c’est plus facile pour commencer les premières journées et attaquer les matchs.
Vous sortez d'une grosse saison la saison dernière alors qu'il avait été beaucoup question de vous (avec l'affaire de Mendoza). Comment avez-vous géré cela et comment vivez-vous le fait d'être plus "anonyme" en ce début de saison ?
Je n’ai pas de soucis avec ça. Je joue au rugby, c’est tout ce que je fais. Maintenant, tout ce qui s’est passé autour, je suis sûr de moi et je sais ce que je vaux. Je me concentre sur le Stade Rochelais, le rugby et ce qu’il se passe autour, ce n’est plus d’actualité. C’est tout.
Était-il facile tout de même de rester concentré sur votre rôle ?
Ça m’a même donné une énergie en plus, pour montrer que je suis encore là.
Avez-vous la "sensation" d'être redevenu un joueur de rugby professionnel à part entière, après cette période de turbulences ?
Je n’ai jamais senti que j’y étais sorti (du rugby). Je suis toujours resté, même là-bas, à travailler très dur. Ma tête est restée dans le rugby tout ce temps-là.