À l’heure de retrouver une compétition qu’il affectionne particulièrement, le capitaine rochelais sait que le duel à venir face à Leicester (samedi, 18h30) sera l’occasion de montrer que son équipe comptera pour cette nouvelle édition de la Champions Cup.
Grégory, les semaines qui précèdent le lancement de la Champions Cup restent toujours spéciales pour vous ?
Oui, c’est une semaine à part. Déjà, quand tu regardes la vidéo, tu vois des maillots différents, des équipes qu’on connaît moins. Dans le Top 14, il y a peu cette récurrence d’année en année. Là, les adversaires amènent un peu d’air frais.
Vous allez affronter Leicester, une équipe très jeune, qui démarre un nouveau cycle. Un peu comme vous finalement ?
Je dirais que c’est une équipe qui est assez proche de la nôtre. Leur jeu est basé autour de leur conquête. Ils utilisent beaucoup le jeu au pied, ils sont bons dans les airs. Derrière, ils ont des joueurs assez costauds et assez dynamiques. Ça promet un beau clash.
Grégory, on a pu entendre que la Coupe d’Europe serait moins une priorité pour vous au vu des nombreuses absences. Quel regard portez-vous à ce sujet ?
C’est une priorité. Il y a des joueurs qui n’ont jamais joué de matchs de Champions Cup. Ici, on en a gagné deux des trophées de Champions Cup. Je pense qu’avec le staff que l’on a, certains joueurs, et moi le premier, je ne rentre pas sur un terrain de Champions Cup pour perdre ou faire acte de présence. Le dernier match de Champions Cup que l’on a fait (défaite à domicile face au Munster en 8ᵉ de finale), c’était une honte. On a à cœur de faire un gros match, de se rattraper par rapport à ce match et de montrer justement à tous ceux qui osent dire que l’on ne jouera pas la Champions Cup cette année que l’on est déterminé en tout cas.
Les semaines qui arrivent vont être rudes avec le déplacement en Afrique du Sud et de grosses réceptions en Top 14. Comment abordez-vous toutes ces échéances à venir ?
Oui, ça va être très, très costaud. On a aussi beaucoup de blessés. Nous, les joueurs, on doit prendre les semaines les unes après les autres. Je sais que c’est une phrase bateau mais c’est la vérité. En espérant qu’il y ait de bonnes nouvelles au niveau de l’infirmerie et qu’on ait des retours pour injecter du sang frais. Le déplacement de la semaine prochaine (en Afrique du Sud), il faut le prendre comme une bulle d’air. Partir une semaine en Afrique du Sud, ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre pour essayer de se ressourcer mentalement et physiquement. Chaque année, ce sont des périodes compliquées, mais qui sont souvent des périodes charnières pour la suite de la saison.
À titre individuel, comment vous sentez-vous après cette parenthèse de quelques semaines avec la sélection ?
Je me sens bien. Normalement, je devrais avoir une petite coupure assez rapidement. Ça va me permettre de me régénérer un petit peu.
D’un point de vue sportif, ce match face à Leicester est aussi un moyen de casser cette série de trois défaites consécutives ?
Oui, trois défaites consécutives parce qu’il y a cette défaite à domicile (face à Castres). Ce qui est sûr, c’est que nous, on veut gagner, on veut faire plaisir aux 18 000 personnes qui vont se déplacer et venir à Deflandre. On veut montrer l’image d’une équipe qui en veut, qui a envie de gagner. Je pense qu’à Pau, on a montré du caractère. Maintenant, il y a aussi le nombre de fautes que l’on fait, les quatre ballons portés encaissés. Ça, ce n’est pas nos standards. Les 53 points pris, je ne sais pas si ça m’était déjà arrivé depuis que je suis à La Rochelle. Donc le caractère, c’est bien, mais on veut aussi montrer un peu de précision et montrer qu’on est des joueurs de haut niveau aussi.
Vous parliez de caractère. À ce sujet, il y a eu une petite « rechute » contre Castres. Ça avait aussi été le cas lors du match à Montpellier. Ces hauts et bas permanents vous inquiètent-ils ?
Non, car même sur nos plus belles années, on a connu des « belles » défaites à l’extérieur. Ce qu’il faut, c’est apprendre de semaine en semaine, monter en puissance. L’objectif, c’est d’être performant maintenant, bien sûr, mais il faut être à notre top niveau en fin de saison.
Quel regard portez-vous sur votre poule de Champions Cup où vous serez confronté à des équipes que vous connaissez bien ?
Au final, le Leinster, on les joue chaque année maintenant, c’est une habitude. Les Harlequins, c’était à l’époque de Patrice (Collazo, ndlr), je n’avais pas joué. Comme je le disais, j’adore cette compétition car on joue contre les meilleurs. De jouer contre le Leinster ou Leicester où il y a des internationaux dans toutes ces équipes, ça nous rapproche vraiment du niveau international. Quand on est joueur de rugby, c’est quand même des matchs hyper intéressants à jouer. Ça rappelle aussi beaucoup de souvenirs, ça remotive pour jouer.
Si on parle de l’Équipe de France, on a appris aujourd’hui vos adversaires pour la prochaine Coupe du Monde, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ça aurait pu être pire, c’est sûr. C’est une poule que les gens vont juger abordable mais il faut faire attention. Ce qui compte, c’est ce qu’il se passe après aussi. Une Coupe du Monde, ça se prépare un peu en avance, c’est sûr mais il faut être bons pendant la phase de poule et monter en puissance sur la seconde partie. On savait avec le format que les poules allaient être un peu plus accessibles. On aura le temps de se plonger plus en détails dessus, il faut rester très humbles et se concentrer sur soi. Le Japon fait une coupe du monde formidable en 2019, c’est pour ça que j’y tiens, il faut garder beaucoup d’humilité. »
Vous parliez de la seconde partie de la Coupe du Monde. Selon les prédictions, vous pourriez jouer l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Afrique du Sud en phases finales, qu’en pensez-vous ?
Sur cette deuxième partie, tu es obligé à un moment donné de jouer face aux meilleurs. Sur les prédictions de la précédente Coupe du monde, certains se sont trompés, donc on ne sait jamais à quoi s’attendre. Maintenant, si c’est soi-disant sur le papier plus simple d’aller en demi-finale, ça ne sert à rien d’y aller si c’est pour la perdre.