Rémi Talès : « Ça va être un match âpre, ça va cogner » avant Stade Rochelais – Castres

L’entraîneur des arrières rochelais est revenu sur la semaine de coupure, synonyme de fraîcheur retrouvée avant d’attaquer le deuxième bloc. Il s’est ensuite projeté sur la réception de Castres (samedi, 16h35).

Rémi Talès, l'entraîneur des arrières rochelais | TL - INF la Rochelle
Rémi Talès, l'entraîneur des arrières rochelais | TL - INF la Rochelle

Cette coupure d’une semaine a-t-elle permis de retrouver un peu de fraîcheur ?

Oui, la coupure a fait du bien. Ça faisait depuis le 14 juillet que les joueurs n’avaient pas coupé. Il y avait pas mal de fatigue, à la fois physique et mentale, notamment sur les dernières semaines. Avoir une semaine de coupure, même si c’était un peu court, ça fait du bien. Depuis lundi, on sent qu’il y a une nouvelle énergie et que les joueurs ont vite envie de rejouer.

La semaine du match à Toulon était-elle celle de trop, notamment physiquement ?

Pour les organismes, ça a été une semaine de plus. Elle nous a coûté deux blessures de deux joueurs importants (Semi Lagivala et Will Skelton, NdlR). On savait depuis septembre qu’on devait jouer ce match en retard. C’était une semaine où tout le monde était fatigué mais c’est un match qui pouvait nous permettre de très bien terminer ce bloc. C’est comme ça.

Castres ne vous a pas beaucoup réussi ces dernières saisons. Comment situez-vous cette équipe cette saison ?

Cette saison, ils ont déjà connu deux défaites à domicile (Pau et Bordeaux-Bègles). C’est une équipe que je connais bien. Depuis que je suis coach ici, on ne les a pas battus. Ils ont fait match nul ici la saison dernière et ils avaient gagné la saison d’avant. Je me doute de comment ils ont préparé le match. Ils ont peu d’absents en plus. On sait que ça va être un match âpre, ça va cogner. Ils vont nous chacailler (sic) tous les rucks, ils vont nous mettre énormément de pression. Ils vont nous défier dans le jeu direct. Ça va être un beau match de reprise et un bon test samedi. 

D’autant qu’ils ont subi deux grosses désillusions à l’extérieur et qu’ils ont perdu à domicile avant la trêve.

Oui, il va y avoir une vraie intensité. Je les connais, ils vont être motivés. Ils vont vouloir faire le match parfait à l’extérieur, pas trop se découvrir et nous mettre sous pression comme ils l’ont fait ces deux dernières saisons. Ça sera à nous d’être très propres, de bien trier les ballons et de réussir à inverser la pression qu’ils vont nous mettre. Au contraire, il faut qu’on les mette sous pression.

En cas de victoire, vous serez dans le haut du tableau. Ce match est-il un point de bascule ?

Oui, le match va être déterminant pour savoir dans quel championnat on va se battre même s’il restera des matchs après. Sur le premier bloc, on s’est déplacés cinq fois pour seulement quatre réceptions. Malgré cela, le bilan comptable est positif. Le match de samedi va nous permettre d’équilibrer la balance réception/déplacement. Si on gagne, on sera dans le haut du classement. On pourra alors respirer et bien aborder la suite du championnat.

Vous auriez pu finir le premier bloc à la première place en cas de victoire à Toulon. Finir septième a t-il été une déception pour le groupe ?

Au-delà du classement, qui est anecdotique au bout de neuf journées, cela faisait trois semaines que le groupe était très performant, on avait fait des bons matchs. Je pense que le groupe et le staff ont été déçus de la copie que l’on a rendue à Toulon. On n’a pas vraiment rivaliser. On a peut-être un peu subi l’événement au lieu d’en être vraiment acteurs. On a essayé de digérer ça pendant les vacances puis d’analyser le match pour ne pas que ça se reproduise à l’avenir.

37 joueurs ont disputé plus de 100 minutes cette saison. Cela montre une certaine profondeur de banc comme on a pu le connaître par le passé ?

Effectivement. Il y a deux choses: les blessures, qui font qu’on a besoin de tout notre groupe, mais aussi la concurrence. En début de saison, quand tout le monde n’était pas prêt, on a laissé les jeunes ou les joueurs qui étaient performants. J’espère que ce sera bénéfique pour la suite.

Quel bilan tirez-vous de ce premier tiers de saison ?

Plutôt positif je pense. Il y a eu deux claques à Montpellier et à Toulon où on est passés un peu à côté de notre performance. Autrement, on a réussi à prendre des points à tous les matchs. Notamment à domicile où on a réussi à prendre des bonus. Il y a le match au Stade Français où on perd à la dernière minute. C’est une équipe qui est en construction, qui grandit, qui apprend. Ce qu’il y a de positif, c’est surtout qu’il y a de plus en plus de joueurs qui aident Greg (Alldritt) sur le leadership. Notamment Dillyn (Leyds) et Nolann (Le Garrec) qui nous amènent ça. C’est quelque chose sur laquelle le club travaille depuis un an et demi maintenant pour faire sortir de nouveaux leaders. Des joueurs très importants sont soit partis à la retraite soit sont partis sous d’autres cieux. Ce n’est pas évidemment de trouver ces leaders-là qui vont prendre la suite. De ce côté-là, c’est positif.

Et le bilan à domicile ?

On a vécu des matchs où on a pu respirer, où on n’était pas sous pression jusqu’à la fin. Ça fait du bien, je peux vous le dire (rires). C’est positif. L’équipe avait aussi envie de rendre un peu aux supporters et au club tout l’amour qu’ils nous donnent. Depuis deux ans, les matchs à domicile étaient un peu tendus. Il faut que l’équipe se serve de l’énergie que donne le public. 

On a l’impression que les joueurs prennent du plaisir. Est-ce qu’à titre personnel, vous prenez plus de plaisir à les coacher que la saison passée ?

Oui, forcément. Quand on voit que sur le terrain, ça se passe bien, qu’ils prennent du plaisir, des initiatives et qu’il y a de la vitesse, on prend du plaisir. La meilleure chose pour un coach, c’est de voir ses joueurs prendre du plaisir et se régaler. Ils se récompensent des efforts faits pendant la semaine. La saison dernière, ça bossait bien la semaine mais ils ne se payaient pas les week-end. Ça, c’est frustrant, c’est dur. 

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