Portrait. Dillyn Leyds, le Sud-Africain qui a conquis La Rochelle

Arrivé en France, et plus précisément au Stade Rochelais, en 2020, Dillyn Leyds a rapidement conquis le public maritime. Joueur créatif et instinctif balle en main, le Sud-Africain l’est tout autant dans la vie de tous les jours.

Dillyn Leyds, INF la Rochelle, Stade Rochelais
Dillyn Leyds, le Sud-Africain qui a conquis La Rochelle | TL - INF la Rochelle

Pour le jeune Dillyn, tout commence en Afrique du Sud, du côté de Somerset West. Né dans une famille passionnée de rugby, il a suivi les traces de son père, de son grand-père et de son frère Tristan, international sud-africain de rugby à 7.

« Quand j’avais 7 ou 8 ans, je me rappelle que ma famille disait que c’était facile de m’acheter des cadeaux pour Noël ou pour mon anniversaire. Si j’avais un ballon de rugby, j’étais content », sourit le Sud-Africain. « Aujourd’hui, c’est toujours pareil : j’ai une vraie passion pour ce sport. Toute ma famille aime le rugby. Les samedis, on s’installait sur le canapé avec mon père et mon frère, et on regardait du rugby toute la journée », se remémore Dillyn Leyds.

« Je me sens vraiment rochelais »

Après cinq saisons passées entre les Stormers, la Western Province, où il a été formé, et la sélection sud-africaine (10 capes), la tentation de découvrir le meilleur championnat du monde et une autre culture était trop forte pour cet amoureux de la balle ovale. « C’était vraiment difficile de partir d’Afrique du Sud. J’étais chez moi, avec ma famille, mes amis… J’ai grandi avec beaucoup de gars avec qui je jouais là-bas. En même temps, venir jouer en Europe, surtout en France, m’intéressait beaucoup. Quand j’ai eu l’opportunité de venir jouer ici, à La Rochelle, c’était quelque chose que je ne pouvais presque pas refuser. C’est une opportunité qui ne vient pas souvent. Maintenant, cela fait 5 ans que je suis ici et je me sens vraiment rochelais. Ma fille est né ici, ma femme est très contente, on aime la ville, les gens sont très gentils. Je ne sais pas encore si je voudrais poursuivre ma carrière après mon prochain contrat (qui court jusqu’en 2027) mais si j’ai l’opportunité de rester, j’aimerais finir ma carrière ici. »

Sous le maillot des Jaune et Noir, l’ailier, parfois repositionné à l’arrière, a tout connu : les sommets, avec deux Champions Cup et des participations régulières aux phases finales, mais aussi les périodes plus délicates. La saison dernière, conclue par une septième place en Top 14 et une élimination en huitième de finale de Champions Cup face au Munster, a laissé des traces au sein du club. Toutefois, il croit en un avenir plus radieux.

« Cela fait un an et demi qu’on est un peu dans le dur. Il y a de bons résultats mais on n’arrive pas à être réguliers. On a beaucoup discuté entre nous, les joueurs, et avec le staff, du fait qu’on aimerait revivre des grands matchs, des finales comme en Coupe d’Europe ou en Top 14. Le championnat est dur, beaucoup d’équipes ont progressé. On le voit encore cette année. Il n’y a que six ou sept points d’écart entre le premier et le douzième. Ça nous stimule car chaque week-end, on doit être à notre meilleur niveau. Je sais que les nouveaux joueurs qui sont venus cette année (Le Garrec, Niniashvili..) sont venus pour disputer les grands matchs que l’on a vécu récemment. Ils sont talentueux mais ils ne vont pas y arriver tout seul. Il faut qu’on soit tous ensemble. »

Créatif sur et en dehors des terrains

Sur le terrain, Leyds fait partie de ces joueurs pour lesquels on se déplace au stade ou qu’on allume la télé, pour les voir jouer. Capable de gestes de classe à l’instar de ses chisteras millimétrées ou de ses feintes de passe inspirées, il fait partie des joueurs créatifs de notre championnat.

« Peut-être que ça vient du fait que je suis petit et maigre (rires). Je dois aller vite pour ne pas me faire attraper. Plus sérieusement, j’ai toujours aimé avoir un ballon dans les mains. Quand j’étais jeune, j’aimais bien les australiens Matt Giteau et Quade Cooper. Aujourd’hui, j’apprécie le jeune (Théo) Attissogbe (joueur de la Section paloise). Je sais que dans le rugby de haut niveau, il y a beaucoup de jeu au pied maintenant. Mais pour moi, le plaisir, c’est d’avoir le ballon dans les mains. J’essaye de jouer avec le sourire, de prendre du plaisir.« 

Autant dire que la volonté du staff de s’orienter vers un jeu plus aéré n’est pas pour le déplaire. « C’est le rugby que j’aime. En plus, on a signé deux mecs (Le Garrec et Niniashvili) qui ont la même envie que moi d’avoir le ballon entre les mains. On devient vieux maintenant avec Ihaia (West) et Jack (Nowell). On est les papis de la ligne de trois-quarts mais on a la même envie de progresser, c’est bien de les avoir avec nous. »

Ce côté créatif, il le cultive aussi en dehors des terrains. Particulièrement inspiré par l’univers de la mode et de la musique, il a récemment posé comme modèle pour la marque de vêtements Mustard, lancée par son ami et coéquipier Jack Nowell. « Il a créé ça avec un ami à lui. C’est cool, il veut essayer beaucoup de choses, et il m’a demandé de prendre la pose pour l’aider. Ça m’intéresse beaucoup. J’aime la mode depuis que je suis jeune. Ma grand-mère et ma mère aimait ça aussi. J’en parlais l’année dernière avec Teddy Thomas qui aime aussi la mode, mais j’aimerais bien aller faire des Fashions Week. J’espère que ça arrivera bientôt mais à chaque fois, ça tombe sur un moment où on a un match ou un entraînement. On va essayer de trouver du temps pour le faire et rencontrer des créateurs. Après ma carrière, c’est un domaine vers lequel j’aimerais aller. A côté de ça, j’aime aussi la musique. Ma femme m’a acheté des platines il y a trois ans. Maintenant, avec ma petite fille, c’est plus compliqué de trouver du temps mais c’est quelque chose que j’aime faire. Peut-être que je pourrais bientôt mixer dans les vestiaires après une victoire, ça serait cool (rires). »

De retour sur les terrains après un mois et demi d’indisponibilité, le Sud-Africain va enfin rejouer devant son public pour la réception du Racing 92 (dimanche, 21h05). L’occasion de faire vibrer à nouveau Marcel-Deflandre et de rappeler l’étendue de son talent.

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