Au cours d’une réunion publique, Pascal Sabourin et Christophe Bertaud, adjoints en charge du commerce et du centre-ville, ont dressé un bilan de l’activité commerciale du centre-ville, marquée par une hausse de la fréquentation. Les difficultés d’accès au centre-ville ont également été évoquées par certains habitants.

Avec près de 879 locaux commerciaux, entre bars, boutiques d’équipement ou de santé, ou encore services aux particuliers, le centre-ville de La Rochelle regorge d’une grande diversité de commerces. La fréquentation continue d’augmenter chaque année depuis 2019, grâce à un outil qui mesure le nombre de personnes marchant dans les rues via nos téléphones.
En moyenne, depuis août 2021, on constate une augmentation de la fréquentation piétonne de 10 % chaque année, indiquait mercredi soir le second adjoint au maire en charge du centre-ville, Christophe Bertaud, au cours d’une réunion publique dans la salle de l’Oratoire. On apprend, par exemple, qu’au mois de juillet 2024, 4 718 073 personnes se sont promenées dans les rues du centre-ville.
Pascal Sabourin, adjoint en charge du commerce depuis juin, a indiqué de son côté : « On a la chance d’avoir une économie résiliente sur notre territoire, avec près de 1 300 offres d’emploi […] Dans le centre-ville, certains secteurs sont plus en difficulté, mais globalement, ça se passe bien pour ceux qui sont dynamiques, ont une équipe avenante, de bons produits, etc.«
Il relève que ce sont les « meilleurs qui s’en sortent » et qu’« on a une opportunité extraordinaire de vivre à La Rochelle quand on est commerçant ».

Des disparités importantes entre les rues
Pascal Sabourin relève également les grandes surfaces de vente dont bénéficient les commerçants rochelais. Une autre statistique illustre la dynamique du centre-ville : le taux de vacance, c’est-à-dire le nombre de commerces inoccupés, est extrêmement faible, à près de 3 %, soit une valeur trois fois inférieure à celle observée au niveau régional ou national. Autre élément rassurant pour les commerçants du centre-ville : la fréquentation du centre commercial Beaulieu. Selon les élus, elle est passée de 1,5 million de visiteurs en 2019 à 1,6 million aujourd’hui, une évolution bien moindre que celle du centre-ville.
Un autre outil permet de mesurer la fréquentation des différentes rues : la rue du Palais, le Vieux-Port ou encore la rue Saint-Yon sont très fréquentées, tandis que la rue du Minage semble, elle, souffrir d’un manque de passage (entre 7 800 et 15 500 piétons par jour, contre 62 000 à 93 000 pour les secteurs précédemment cités).
Christophe Bertaud précise toutefois que les loyers municipaux sont adaptées en fonction de la fréquentation pour les commerces. Il ajoute que « notre rôle est d’atteindre que les gens soient en ville » et qu’il faut que les commerçants incitent les clients ensuite à entrer dans leurs établissements, malgré les difficultés liées au pouvoir d’achat, qu’il souligne également.

"Vous privez une partie de la population de l'accès au centre-ville"
La municipalité espérait ainsi contrer, avec ses arguments, les critiques de l’opposition concernant la baisse de fréquentation du centre-ville et la supposée « mort des commerces ». Cependant, les élus ont rapidement été interpellés par des habitants sur la question du stationnement en ville : « L’hyper-centre est de moins en moins accessible. Quand on est retraité, on ne peut pas forcément venir à vélo ou à pied, surtout quand on est fatigué. Le bus, c’est compliqué quand on est chargé. On parle d’inclusion, il faut penser aux personnes âgées […] Ce n’est pas une ville sous cloche, on pourrait, par exemple, ouvrir le cœur de ville à certaines heures aux véhicules, surtout quand on veut aller au marché. »
Christophe Bertaud a alors rappelé l’utilité de la navette “Cœur de ville”, mise en place durant l’été : « Elle est faite pour répondre à ça. Elle se rend jusqu’à Verdun, vous la prenez et elle va jusqu’à la rue Floriot au plus près du marché. Elle revient ensuite, passe près des parkings et permet d’accéder facilement au centre-ville. » Cependant, la navette semble peu empruntée par les Rochelais, à en croire les dernières réunions publiques, où à peine cinq personnes ont indiqué l’avoir déjà utilisée.
Une habitante s’interroge de son côté : « Les commerçants qui sont là six jours sur sept doivent se rendre compte si le centre-ville se vide. Il y a beaucoup de personnes qui aimeraient revenir à La Rochelle, mais vous privez une partie de la population de l’accès au centre-ville. »