Municipales à La Rochelle : l’union de la gauche encore possible ?

Alors que la rupture a été actée entre La France Insoumise et Place Publique, l’union de la gauche semble progresser ces derniers jours. Mais les divergences, tant nationales que locales, pourraient conduire à sa fragmentation en plusieurs listes.

De gauche à droite : Nino Salaun (France Insoumise), Christophe Bertaud (Place Publique), Jean-Marc Soubeste (Ecologistes) et Maryline Simoné (Socialistes) | DR / TL - INF la Rochelle
De gauche à droite : Nino Salaun (La France Insoumise), Christophe Bertaud (Place Publique), Jean-Marc Soubeste (Ecologistes) et Maryline Simoné (Socialistes) | DR / TL - INF la Rochelle

Mercredi soir, une réunion importante s’est tenue à La Rochelle pour faire le point sur l’avenir de l’union de la gauche en vue des municipales de mars 2026. Selon l’un des participants, « c’est la première rencontre où l’on avance autant et où chacun met de la bonne énergie  ».

Malgré cet optimisme, la situation politique nationale pèse sur le local. Premières victimes : Place Publique et La France insoumise, qui, à coup sûr, ne partiront pas ensemble. Le parti fondé par Raphaël Glucksmann avait en effet donné pour consigne qu’aucune liste ne soit partagée avec les Insoumis.

Place Publique avait sollicité son siège parisien pour une large alliance incluant LFI à Rochefort, mais la demande a été refusée. Cette décision a fait office de jurisprudence pour l’union à La Rochelle.

« Tout le monde était présent et ça s’est très bien passé. Il ne faut pas imaginer des discussions houleuses ou des partis qui se crient dessus. L’ambiance était très bonne et nous partageons le même constat : La Rochelle brille mais souffre aussi de la pauvreté grandissante », relève Christophe Bertaud, chef de file de Place Publique.

De son côté, Nino Salaun, tête de liste Insoumise pour les municipales, regrette que « les logiques nationales influent sur le local et qu’on n’ait pas pu aller au-delà de la jurisprudence appliquée à Rochefort ». En tout cas, l’un des deux partis devrait être amené à mener une liste en solitaire ou sans les autres partis de gauche.

Un départ commun malgré les divergences ?

Au-delà du désaccord entre Place Publique et La France Insoumise, une question demeure : ces derniers pourront-ils accepter une alliance avec le Parti Socialiste ? La candidate socialiste à la mairie de La Rochelle, Maryline Simoné, qui plaide pour une grande union de la gauche, s’est réjouie des avancées lors de la dernière réunion. Mais la situation politique nationale pourrait compliquer une union à La Rochelle incluant les deux partis. 

Au sein de La France Insoumise, les militants rochelais demeurent méfiants à l’égard des socialistes et n’ont pas apprécié la candidature de Maryline Simoné. Son « départ en solitaire » et sa campagne d’affichage dès la rentrée ont également irrité plus d’un. Un départ en campagne qui avait également été dénoncé par les écologistes il y a quelques jours lors d’un point presse.

Maryline Simoné affirme de son côté « prendre acte que La France Insoumise n’est pas fan du Parti Socialiste, même s’il existe un réel écart entre le niveau local et national ». Elle relève cependant « une vraie volonté de travailler ensemble. Je ne sais pas dire cependant si les Insoumis souhaitent collaborer avec les socialistes ». En revanche, elle affirme « qu’elle ne doute pas » d’un accord avec les écologistes. 

Par ailleurs, un participant à la réunion a confié auprès d’INF la Rochelle qu’il verrait bien le Collectif de l’Assemblée Citoyenne, qui s’inspire de la campagne du Nouveau Front Populaire de juin 2024 pour construire une force de gauche, s’allier à coup sur avec les Insoumis, qui souhaitent également décliner le programme du NFP pour ces municipales. 

Un vote déterminant pour la suite de l'alliance

Un vote important pour la suite de la campagne se tiendra ce jeudi 16 octobre. Les militants écologistes rochelais devront choisir l’alliance qu’ils souhaitent voir se former pour les prochaines municipales. Au moins quatre scénarios seraient sur la table, même si ils pourraient évoluer d’ici jeudi : un départ en solitaire, une alliance avec La France Insoumise et le Collectif de l’Assemblée Citoyenne, une alliance incluant également le Parti Socialiste, ou enfin une coalition avec l’ensemble des partis, dont Place Publique, mais sans La France Insoumise. Cette dernière option semble improbable selon plusieurs membres de l’union de la gauche, qui se concentrent désormais sur la deuxième et la troisième hypothèse. Des réunions sont prévues avec les différents partis lundi et mercredi pour des négociations, avant une réunion interne aux écologistes mercredi soir, qui fixera les scénarios du vote.

Si le second scénario est retenu, il sera très compliqué pour la gauche de s’unir, du moins, au premier tour. On devrait au contraire assister à l’apparition de plusieurs listes : d’un côté, les écologistes, LFI et le Collectif de l’Assemblée Citoyenne ; de l’autre, les socialistes, qui pourraient être rejoints par Place Publique et plusieurs autres partis de gauche.

Place Publique pourrait également décider de mener une liste autonome s’il ne rejoint pas l’alliance de gauche. Le parti pourrait aussi rejoindre la future liste de la majorité municipale ou former une coalition avec d’autres partenaires de gauche, comme le Parti Radical de Gauche ou la Convention Citoyenne. Les socialistes et les insoumis devraient également faire voter les militants dans les prochains jours pour déterminer un scénario pour la suite.

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