Annoncé dans un premier temps par les représentants de son parti comme rejoignant la liste d’Olivier Falorni, Christophe Bertaud, le deuxième adjoint au maire, a indiqué être en « réflexion » concernant cette décision et vouloir prendre son temps. Une situation ubuesque, difficile à expliquer.
Ce mardi à 16 heures, le mouvement « La Convention », le Parti radical de gauche et Place publique ont tenu une conférence de presse à La Rochelle afin d’annoncer leur soutien à la liste du député Olivier Falorni, déclaré candidat il y a un peu plus d’une semaine. Autour de la table, des représentants de chaque mouvement étaient présents, de Frédéric Milhet, président du PRG en Charente-Maritime et assistant parlementaire d’Olivier Falorni, à Antoine Texier, membre de la commission régionale de Place publique.
Après la présentation de leurs valeurs respectives et l’annonce, sans surprise, de leur soutien au député, est venu le temps des questions. L’une des plus attendues portait sur l’avenir de Christophe Bertaud, chef de file de Place publique pour les municipales à La Rochelle et également deuxième adjoint au maire, Thibaut Guiraud. Resterait-il fidèle à la majorité ou à son parti et partir avec Olivier Falorni ?
Absent lors de la conférence de presse, Christophe Bertaud avait indiqué les jours précédents vouloir prendre le temps de la réflexion avant de se positionner. Pourtant, Joël-Marie Reine Sciard, coordinatrice départementale de Place publique, a assuré que lui et sa collègue cheffe de file, Nathalie Deau, « travaillent ensemble pour la suite » et qu’une conférence de presse serait prochainement organisée.
"Christophe Bertheau va rejoindre cette alliance ?" "Ah oui. On vous l'a annoncé clairement"
Une prise de parole qui a suscité l’étonnement, tant elle laisse entendre que le deuxième adjoint au maire rejoindrait la liste d’Olivier Falorni. Interrogée sur ce point, « Cela signifie-t-il que Christophe Bertaud va rejoindre cette alliance ? », Joël-Marie Reine Sciard a répondu, à la surprise générale : « Ah oui. On vous l’a annoncé clairement. » Elle poursuit même en affirmant qu’« il sera très bien placé sur la liste d’Olivier Falorni ».
Une déclaration répétée à plusieurs reprises tant elle suscitait la surprise, y compris chez certains participants et le petit groupe de journalistes présents dans la salle. L’étonnement se lisait sur le visage de Frédéric Milhet, qui n’avait pas été informé en amont.
Si Joël-Marie Reine Sciard assure que le principal intéressé avait été informé et avait donné son accord, elle ajoute : « Il est toujours un petit peu embêté face aux conflits que l’on peut générer et aux attaques qui peuvent être portées contre lui. »
Joint par téléphone quelques minutes après la fin de la conférence de presse, Christophe Bertaud s’est dit surpris par cette prise de parole et a indiqué « en prendre acte ». Visiblement pas mis au courant, il a indiqué ne pas souhaité réagir dans l’immédiat et qu’il s’exprimerait prochainement.
"Je prends le temps de la réflexion"
Finalement, Christophe Bertaud a livré une courte réaction en début de soirée : « Je prends le temps de la réflexion pendant les fêtes de fin d’année, tout en étant favorable à une alliance des forces social-démocrates, Place publique, le Parti radical de gauche et La Convention. »
Interrogé sur le fait de se rallier à la liste d’Olivier Falorni, il s’est contenté de répondre : « Je ne dirai que ça ce soir. » Une prise de parole mesurée, qui laisse planer le doute sur sa décision de rester fidèle à la majorité ou de rejoindre la liste concurrente.
Comment expliquer cette situation pour le moins ubuesque, qui ne fait guère honneur à la politique ? Manque de communication, volonté de mettre des bâtons dans les roues ou tentative de forcer la main à Christophe Bertaud pour qu’il quitte la majorité ? Contactée par message, Joël-Marie Reine Sciard n’avait pas répondu à nos sollicitations au moment où nous écrivions ces lignes.
"Christophe Bertaud fera ce qu’il veut et ira où il veut"
Contacté, Olivier Falorni a réagi après ce faux départ : « Je me réjouis du rassemblement des forces du centre-gauche et de leur soutien. Chacune et chacun candidatera ou pas au sein de sa formation politique et je formerai mon équipe à partir des candidatures proposées. J’ai déjà pléthore de candidats pour une liste qui sera essentiellement composée de personnes non encartées. Christophe Bertaud fera ce qu’il veut et ira où il veut. L’important est la dynamique positive et collective qui est engagée. Le reste est l’écume des choses. »
De son côté, Jean-François Fountaine, président de l’agglomération et ancien maire de La Rochelle, qui avait laissé sa place à Thibaut Guiraud en juin, a indiqué ne pas avoir de « réaction particulière » à la suite de cette annonce.
Brigitte Desveaux "ne fait plus parti pour l'heure" de Place Publiquer
Joël-Marie Reine Sciard a également évoqué le cas de Brigitte Desveaux. La conseillère départementale, proche de la majorité municipale et membre de Place Publique, « ne fait plus partie de la famille pour l’heure », a indiqué la coordinatrice du parti en Charente-Maritime. Il lui est reproché d’avoir rejoint l’équipe de Thibaut Guiraud et d’en être la cheffe de projet en vue des prochaines élections municipales. Une affirmation toutefois délicate, alors que le maire de La Rochelle n’a, à ce stade, pas officiellement déclaré sa candidature.
Brigitte Desveaux a par ailleurs réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant une « tambouille des partis » et faisant part de sa « stupéfaction » après le ralliement de Place Publique à Olivier Falorni. Elle affirme également ne pas avoir été consultée, au même titre que d’autres adhérents, avant de conclure : « Un grand écart politique que je me refuse à faire. »
Une chose est sûre ce mardi soir : le ralliement à Olivier Falorni a laissé derrière lui une section locale de Place publique loin d’être uni.