Les écologistes – Europe Écologie les Verts font partie des mouvements incarnant l’écologie en France. Alors que les Verts cherchent à s’imposer en Loire-Atlantique, Pascale Hameau, coordinatrice départementale d’EELV 44, a accepté de répondre aux questions d’INF Nantes dans le cadre de notre série « Les partis politiques de Loire-Atlantique »
Même si vous connaissez généralement les figures nationales, les partis au niveau départemental sont souvent peu connus par les électeurs. Dans ce cadre, INF Nantes a lancé une série “Les partis politiques de Loire-Atlantique” afin de faire découvrir à nos lecteurs l’organisation des partis politiques de Loire-Atlantique, leurs programmes ou encore quels sont leurs objectifs. Des questions diverses et variées qui permettent d’en apprendre davantage sur les partis politiques du département.
Pour ce 4ème épisode, nous avons interviewé Pascale Hameau, coordinatrice des Écologistes – Europe Écologie les Verts en Loire-Atlantique. Élue au conseil régional des Pays de la Loire, elle était élue à la mairie de Saint-Nazaire lors du précédent mandat et se décrit comme militante écologiste depuis « très très longtemps ». Mairie de Nantes, objectif du parti, élections européennes … Découvrez aujourd’hui les écologistes de Loire-Atlantique avec Pascale Hameau et INF Nantes.
Une nouvelle histoire
« Europe Écologie les Verts a une histoire très ancienne, même si on n’avait pas le même nom avant, avec la dénomination « Les verts » jusqu’en 2010 pour devenir ensuite EELV (Europe Écologie les Verts). C’est le parti écologiste français par excellence, qui entre dans une nouvelle phase de son histoire avec un nom « Les Écologistes« . À la base, on était plutôt traditionaliste, avec un système de membres qui paient pour adhérer au parti, mais cela posait problème car on avait beaucoup de sympathisants proches de nous, mais qui ne voulaient pas appartenir à un parti » explique Pascale Hameau. « On voulait donc rassembler un peu ces sympathisants dans ce grand mouvement des écologistes née en 2023 dans notre congrès, et qui rassemble beaucoup plus de monde que seulement les adhérents« .
Au niveau du fonctionnement du parti à l’échelle locale et nationale, il y a un modèle bien organisé qui permet une coordination et de la cohérence dans les décisions comme expliqué : « EELV a deux instances décisionnelles, avec un conseil fédéral au niveau national, puis qui se décline au niveau régional avec des conseils politiques régionaux. Ce sont nos assemblées régionales qui ont une certaine indépendance en termes de fonctionnement, budget et des adhésions, elles se réunissent environ toutes les 2 mois« .
En Loire-Atlantique, il y a des groupes locaux qui se délimitent à des villes, territoires ou départements et il y aurait près de 370 adhérents sans compter les sympathisants au mouvement des Écologistes selon les derniers chiffres d’EELV 44. Le parti est bien implanté dans le 44 et dispose de près de 60 élus, dont 2 députés, un sénateur et plusieurs conseillers à la région ainsi qu’au conseil départemental. À Nantes Métropole également, il y a 4 vice-présidents appartenant au parti.
Les luttes des écologistes en Loire-Atlantique
« Au niveau des luttes d’EELV dans le département, nous nous sommes opposés aux carrières de sable en juin 2023 ou plus récemment contre la construction d’un CRA (Centre de rétention administrative) à Carquefou. On est membre signataire de collectifs locaux qui soutiennent Gaza pour un cessez-le-feu. On s’inscrit beaucoup dans des mouvements citoyens, c’est notre marque de fabrique chez les Écologistes. Finalement, on pourrait dire qu’on est une sorte de mouvement social, politique et citoyen de l’écologie.«
Vers une nouvelle alliance NUPES ?
Alors que l’alliance des partis de gauche, la NUPES semble au point mort et que chacun s’accuse mutuellement d’être la cause de la fin de cette union, Pascale Hameau est plutôt confiante pour la suite : « Nous, on n’est pas du tout pessimistes pour la suite de l’alliance. Il y a quelque chose de compliqué à comprendre, c’est que les élections européennes, c’est un scrutin proportionnel et non pas majoritaire. Cela veut dire que si on a 10% des voix, on a 10% de sièges au Parlement européen, ce qui fait que les alliances n’apportent rien à ce scrutin, d’autant plus qu’on ne siège pas dans les mêmes groupes au Parlement européen que certains partis de la NUPES. Mais pour tous les autres scrutins sous format majoritaire en France, il faut continuer ces alliances de la gauche. Après, il n’y a pas d’union prédéfinie, car par exemple pour les élections municipales, chaque ville a des configurations politiques différentes. Sur le sujet des sénatoriales, on avait une liste avec plusieurs de gauche en Loire-Atlantique auxquelles LFI n’a pas souhaité se joindre« .
Les municipales, des alliances écologistes menacées comme à Nantes ?
En Loire-Atlantique, les écologistes ont la ville d’Orvault avec Jean-Sébastien Guitton. A Nantes notamment, ils sont très présents dans la majorité avec une vingtaine d’élus au conseil municipal et au conseil métropolitain. Ils sont en alliance avec le mouvement de la maire de Nantes, Johanna Rolland. Cependant, au fil du dernier mandat, certaines tensions ont eu lieu au sein de cette majorité.
Sur cette question, Pascale Hameau attend 2026 et de voir si les projets sont en cohérence avec ceux des écologistes : « Pour la mairie de Nantes, les alliances vont dépendre des projets. Heureusement, on n’est pas d’accord sur tous au sein de la majorité, sinon on serait tous dans le même parti. Mais il faut trouver un équilibre malgré tout avec le mouvement de Johanna Rolland au conseil municipal, en sachant que les écologistes partent en autonomie au 1er tour traditionnellement. Il faut que l’urgence climatique soit prise en compte de manière essentielle avec le social, c’est là-dessus que la décision d’alliance se fera« .
Un bilan à défendre pour les élections européennes
Alors que les écologistes ont récolté près de 13,5% des suffrages exprimés, Pascale Hameau, la coordinatrice départementale veut montrer le bilan du mandat européen du parti. « C’est l’occasion de faire valoir notre programme et notre bilan. Ce qui est intéressant pour les élections européennes, c’est qu’on siège dans le groupe des écologistes européens. Pour cette campagne, on veut porter notre bilan avec la défense d’une agriculture durable, une industrie en transition, la défense de projets sociétaux, l’accueil des migrants mineurs isolés ou encore la précarité alimentaire. On fera campagne sur tous ces sujets-là. En Loire-Atlantique, il y a Juliana Métivier, qui fait partie de la liste des écologistes. C’est une jeune nantaise qui fait campagne sur la santé mentale et toutes les thématiques qui touchent la jeunesse« .
Au niveau du programme d’EELV, il y a plusieurs points qui concernent des thématiques locales dans le 44 : « En Loire-Atlantique, sur l’alimentation et l’agriculture, il y a un vrai sujet pour préserver les terres agricoles, mais transitionner vers une agriculture plus durable. Il y a également la question du partage et de la qualité de l’eau en Loire-Atlantique, ainsi que la question des logements digne, qui ne soit pas des passoires thermiques, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre les discriminations, etc.«