Mécontents des annonces du gouvernement de jeudi, notamment en ce qui concerne l’écologie, les apiculteurs manifestent ce lundi près de Nantes avant d’organiser une action secrète, probablement dirigée contre une grande surface.
Ils seront une centaine à se mobiliser ce lundi à la ferme des 9 Journaux, à Bouguenais, au sud de Nantes, pour dénoncer les mesures du gouvernement annoncées jeudi. Avec leur camion et des 4X4, ils se rassembleront à la ferme des 9 Journaux à Bouguenais à 8h, avant d’effectuer une action pour le moment « secrète ». Loïc Leray, président du CETA 44 (Centre d’Étude Technique Apicole de Loire-Atlantique), a accepté de répondre à nos questions sur cette mobilisation à l’appel d’un intersyndical d’apiculteurs.
"Le recul du gouvernement sur le plan Ecophyto, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le pot de miel"
Selon Loïc Leray, il y a 2000 apiculteurs en France, mais aussi beaucoup d’amateurs qui, avec leurs ruches, jouent un rôle crucial dans la pollinisation. « Tout cela est mis en péril avec les pesticides« , nous répond l’apiculteur, qui dénonce le recul du gouvernement sur la question des pesticides : « Ce qui a mis en colère les agriculteurs, c’est le recul du gouvernement sur le plan Ecophyto. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le pot de miel. » Il connaît très bien le sujet, ayant été 27 ans au bureau de l’UNAF (Union nationale de l’apiculture française) : « Ça n’as pas été facile d’adopter ce plan Ecophyto, et d’un coup de baguette, monsieur le président fait voler ces mesures. Il a cédé à la pression des lobbys agricoles et de certains syndicats sur cette question des pesticides. »
"Comme les agriculteurs, ont dénonce la concurrence étrangère"
Les apiculteurs sont aussi des agriculteurs, nous rappelle Loïc Leray. Comme les syndicats agricoles, il dénonce la concurrence étrangère : « On a un souci avec des miels d’importations de pays étrangers et des ‘faux miels chinois’ qui inondent les grandes surfaces, ce qui conduit à des exploitations en faillite qui ne peuvent pas tenir face à la concurrence étrangère et à cause de réglementations trop strictes.«
Le président de la CETA 44 avoue cependant qu’il y a un gros travail à faire vis-à-vis des consommateurs : « On fait un travail propre et sérieux, notre miel n’est pas suffisamment mis en valeur dans les grandes surfaces.«
Le rassemblement est prévu dans une ferme à Bouguenais. « On ne ramènera pas non plus nos abeilles« , conclut avec une pointe d’humour Loïc Leray, qui rappelle que la CETA 44 appelle ses membres à participer à ce rassemblement, à l’initiative d’une intersyndicale d’apiculteurs.