Une réunion publique s’est tenue ce jeudi soir autour de l’avenir des 14 panneaux stop sur l’avenue de Fétilly, dans une ambiance tendu entre opposants et sympathisants à l’expérimentation. Olivier Prentout et Christophe Bertaud ont, de leur côté, annoncé le retrait de quatre panneaux.

C’est sûrement l’une des avenues les plus célèbres de France, avec ses 14 panneaux stop sur quelques centaines de mètres. Au centre de l’attention depuis plusieurs semaines, l’avenue de Fétilly a de nouveau fait parler d’elle hier soir, lors d’une réunion publique dans la salle de la Trompette, qui était comble, au point qu’il était impossible d’y accéder.
L’objectif de la réunion était de présenter le bilan de l’expérimentation des 14 panneaux stop et de partager leurs opinions. Olivier Prentout, adjoint en charge des mobilités, relève un bilan positif de cette installation, avec une vitesse moyenne passant de 39 km/h à 27 km/h. De plus, le nombre de véhicules transitant dans la rue chaque jour a considérablement baissé, passant de 3 318 véhicules par jour en 2023 à 2 631 en 2024, et maintenant 1 979 dans le sens montant. Même constat dans le sens inverse, avec un passage de 527 véhicules par jour en 2023 à 350 en 2025.
Christophe Bertaud, second adjoint au maire, a annoncé avec Olivier Prentout que quatre panneaux stop allaient être retirés de l’avenue, au niveau du carrefour de la rue de l’Ermitage dans le sens descendant. Le carrefour avec la rue Arvède Barine se verra également retirer un stop dans le sens montant, tandis que le croisement entre l’avenue de Fétilly et la rue des Frères Jousseaume, ainsi que celui avec la rue de Lignon, perdront également un stop dans le sens montant. Une interrogation est en cours concernant un cinquième panneau qui pourrait également être retiré au niveau du croisement avec la rue d’Arras.
Des échanges parfois tendus
Tandis qu’une partie du public présent ce jeudi soir soutenait l’initiative de la mairie avec les 14 panneaux stop, notamment pour la sécurité routière ainsi que la tranquillité, une autre partie de la salle était clairement opposée à l’expérimentation, incarnée par Florence Martin-Duloz, la gérante du tabac « Le Petit Fétilly ». Cette dernière dénonce une importante baisse de son chiffre d’affaires depuis l’installation des panneaux. Elle a notamment critiqué le fait que cette installation, censée réduire les incivilités en voiture, pénalise la majorité des personnes « qui se comportent bien sur la route ».
Des habitants historiques du quartier, présents depuis plusieurs dizaines d’années, se sont également interrogés sur l’utilité des panneaux, alors qu’aucun accident n’aurait jamais eu lieu sur cette avenue, ni de problème particulier. La question de l’installation de ralentisseurs a été soulevée, mais selon les deux adjoints au maire, cette solution coûte cher et crée des nuisances pour les riverains, avec des vibrations lorsque les voitures passent.
Plusieurs riverains de l’avenue ont, de leur côté, relevé une baisse significative du bruit dans l’avenue : « On peut laisser les fenêtres ouvertes maintenant ». De plus, les usagers de l’artère, notamment ceux à vélo, ont constaté une meilleure sécurité, comme cette mère de famille qui circule avec ses enfants sur l’avenue : « On est beaucoup moins doublés et pour la sécurité des enfants, ça change tout ».
Au-delà de l’avenue de Fétilly, le débat s’est également porté sur la place de la voiture à La Rochelle. Christophe Bertaud a reconnu que les automobilistes pouvaient être stigmatisés et qu’il existait une problématique de sécurité routière entre les vélos, les piétons et les voitures.
Un vote contesté
À la fin de la réunion, les deux élus ont proposé au public présent de voter afin de savoir s’il était opposé ou favorable au retrait des quatre panneaux stop. Cependant, de nombreuses personnes ont dénoncé « une mascarade » concernant le scrutin, qui propose uniquement de retirer des stops définis par la mairie, laquelle n’aurait pas écouté les habitants selon les opposants aux panneaux. « La décision, c’est vous qui la prenez, ce ne sont pas ceux qui crient le plus fort », relève un autre riverain en s’adressant à Christophe Bertaud et Olivier Prentout.