Lors du conseil municipal de ce lundi, les élus rochelais ont validé le projet de fusion entre le centre hospitalier de La Rochelle et celui de Rochefort, et ce malgré les craintes exprimées au sein même de la majorité.


Ce lundi 30 juin, les élus du conseil municipal ont voté en faveur de la fusion entre les centres hospitaliers de La Rochelle et de Rochefort (29 voix pour, 17 abstentions et 3 contre). Cette fusion sera effective au 1er janvier 2027, le temps de mettre en œuvre les démarches administratives nécessaires. Valérie Beneat-Marlier, directrice générale du Groupe hospitalier Littoral Atlantique, a présenté le projet devant les élus : « Il s’agit du regroupement de deux structures en une seule entité juridique, tout en conservant les deux établissements sur leurs sites respectifs. Ce ne sera pas la fusion en elle-même qui entraînera des restructurations majeures, mais plutôt l’évolution de la démographie médicale », a-t-elle précisé, exprimant son souhait de sortir du mode de gestion de crise devenue trop fréquente à l’hôpital Saint-Louis.
Si le centre hospitalier Saint-Louis de La Rochelle ne connaît actuellement aucun poste médical vacant, ce n’est pas le cas d’autres établissements du territoire, comme celui de Rochefort, souligne la directrice. Les personnels déjà en poste à La Rochelle ou à Rochefort pourront choisir de rester sur leur site ou de se déplacer entre les deux. En revanche, les nouvelles recrues devront être mobiles entre les deux établissements. Un avantage, selon elle, face aux cliniques privées « qui se sont regroupées pour gagner en force ces dernières années […] Cette fusion sera un levier important, notamment pour mieux organiser les différentes spécialités ».
Un budget qui ne bouge pas
Les instances du Groupe hospitalier Littoral Atlantique seront maintenues, mais le siège du groupe devrait être installé à La Rochelle, avec une gouvernance unifiée. Le directoire ainsi que le conseil de surveillance verront leur composition évoluer dans le cadre de cette réorganisation.
La fusion devrait également profiter à l’hôpital de Rochefort sur le plan financier. En effet, le centre hospitalier Saint-Louis de La Rochelle investit très peu actuellement, en attendant la construction du futur hôpital de territoire. À l’inverse, l’hôpital de Rochefort, entré dans sa quinzième année de fonctionnement, est encore en train de rembourser les coûts de sa construction. Le déficit représente 1,2 % du total des produits pour La Rochelle et 2,6 % pour Rochefort. « Nous sommes dans une situation budgétaire déficitaire pour les deux établissements, mais cela reste raisonnable », a indiqué la directrice du groupe, en soulignant même que la situation tend à s’améliorer des deux côtés.
Cette fusion permettra ainsi de mutualiser les budgets des deux hôpitaux et de globaliser leur dette, dans le but de retrouver des marges de manœuvre en matière d’endettement. Grâce à l’effet de masse, les établissements pourront bénéficier de taux plus avantageux.
Des craintes au sein même de la majorité
Les débats ont également porté sur le projet du nouvel hôpital de territoire, dont l’emplacement suscite toujours des désaccords, notamment à Aytré. Valérie Beneat-Marlier a souligné que la fusion avec l’hôpital de Rochefort pourrait constituer un atout pour l’obtention de financements de la part de l’État, dans un projet aujourd’hui au point mort. Celui-ci est en effet paralysé par les passes d’armes entre Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle, et Tony Loisel, maire d’Aytré, autour du choix du site de DBMA en lieu et place de Varaize. Des tensions vivement critiquées par la directrice du groupe hospitalier, qui alerte : « Ces conflits nuisent gravement au projet d’hôpital […] En continuant comme ça, on n’aura plus d’hôpital. »
Au sein de la majorité municipale, la fusion a également soulevé des inquiétudes, qui n’ont pas été levées malgré la longue présentation de la directrice générale du groupe. Cela s’est traduit par plusieurs abstentions y compris dans la majorité. Les groupes d’opposition du Renouveau et des Écologistes se sont également abstenus.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 2 juillet 2025 - 12h04