Il y a un an, le 20 juillet 2024, entre 6 000 et 8 000 personnes, dont 600 casseurs, défilaient dans les rues de La Rochelle pour dénoncer l’implication du port de commerce dans les importations de produits agricoles liés aux méga-bassines. Récit et retour en images sur cette mobilisation.
Le 20 juillet 2024, en pleine période estivale, La Rochelle, habituellement réputée pour sa tranquillité, a été le théâtre d’une des plus importantes manifestations de son histoire, rassemblant entre 6 000 et 8 000 personnes. À l’appel de plusieurs collectifs comme les Soulèvements de la Terre, Bassines Non Merci, ainsi que de plusieurs partis politiques, les manifestants ont voulu dénoncer l’implication du port de commerce dans les exportations de produits issus de l’agro-industrie, notamment les céréales liées aux méga-bassines, qui selon les organisateurs, alimenteraient en eau ces productions.
Le port de commerce, le centre-ville et plusieurs points stratégiques de la ville ont été entièrement barricadés et occupés par plusieurs centaines de policiers et gendarmes. Des canons à eau ainsi que les nouveaux blindés de la gendarmerie, baptisés « Centaure », ont été déployés pour encadrer la manifestation. Ce rassemblement a par ailleurs été interdit par le préfet Brice Blondel, qui craignait des dégradations et de violents affrontements en cœur de ville, en plein milieu de la saison touristique.
Une occupation temporaire du port de commerce, quelques dégradations
Le samedi 20 juillet 2024 à l’aube, près de 200 personnes ont temporairement bloqué un axe du port de commerce de La Rochelle avant d’être délogées par les forces de l’ordre. Puis, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés en ville malgré l’interdiction avec pour objectif de former deux cortèges. Le premier, composé des familles et des manifestants les plus calmes, a défilé le long de la mer en remontant jusqu’à Port Neuf. Le second cortège, regroupant les manifestants les plus radicaux, a emprunté l’avenue Jean Guiton avec l’intention d’atteindre le port de commerce de La Rochelle.
Ce dernier cortège a rapidement occasionné plusieurs dégradations importantes dès le début du défilé : un magasin U et une agence d’assurance ont été vandalisés. Le long du parcours, des murs ont été tagués tandis qu’une agence bancaire a également été attaquée. Plusieurs véhicules ainsi qu’un chantier ont été endommagés, tandis que les éléments les plus violents du « Black Bloc » ont lancé des mortiers et des cocktails Molotov contre les forces de l’ordre, formant aussi des barricades derrière eux. En réponse, les forces de l’ordre ont chargé les manifestants en utilisant des grenades lacrymogènes et de désencerclement.
Grâce à l’important dispositif policier, les éléments les plus radicaux ont été pris au dépourvu et poursuivis dans les petites rues de La Rochelle jusqu’à la digue de Port Neuf, laissant derrière eux des barricades composées de poubelles, de palettes et d’objets enflammés.
Plusieurs interpellations, des intrusions dans un EPHAD
Durant la manifestation, plusieurs blessés ont été recensés, tant du côté des manifestants que chez les forces de l’ordre, avec notamment quatre blessés, dont un policier brûlé aux jambes par un cocktail Molotov. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué le parquet suite à cet événement.
Parmi les autres faits marquants de la mobilisation, les autorités ont signalé que des manifestants se sont introduits dans un EHPAD, probablement pour échapper aux forces de l’ordre. Cette manifestation a marqué les esprits à La Rochelle, où le pire a été évité, nous expliquait il y a quelques jours une source policière, rappelant que les manifestants n’ont pas réussi à atteindre ni le centre-ville, ni le port de commerce, où les dégâts auraient pu être dramatiques en plein été.