Après les contrôleurs, les aiguilleurs de la SNCF vont se mettre en grève du vendredi 23 février au samedi 24 février. À Nantes, la grève pourrait entraîner des perturbations sur le trafic pour ce premier week-end de départs en vacances.
Si vous prenez le train pour ce premier week-end de vacances de la zone B, il est possible qu’il soit impacté par une nouvelle grève à la SNCF. Après la mobilisation des contrôleurs de la SNCF le week-end dernier, qui avait paralysé la circulation de nombreux trains, les aiguilleurs vont se mettre en grève à partir de vendredi à 11h jusqu’à samedi 24 février à 23h. À Nantes, où près d’une quarantaine d’aiguilleurs se relayent pour gérer la circulation des trains, le mouvement pourrait s’annoncer potentiellement important selon Benjamin Cuena, aiguilleur à Nantes et syndiqué à Sud Rail.
Selon TER Pays de la Loire sur X, la circulation sera normal sur le réseau Aléop en Ter.
Le trafic sera normal ce weekend sur l’ensemble du réseau #AléopEnTER.
Vous cherchez des idées de sorties dans les Pays de la Loire ? Rendez-vous sur le site TER pour découvrir la région ligne par ligne https://t.co/jxeXPjE3ZB
— TER Pays de la Loire (@TERPays2LaLoire) February 21, 2024
Le syndicaliste dénonce des engagements non respectés de la part de la SNCF, pris en 2022 après la menace d’un mouvement de grève : « On a fait confiance à la direction et les promesses n’ont pas été honorées. Le préavis de la grève de ce week-end a été déposé depuis longtemps, la SNCF était au courant et aurait pu réagir. » Les aiguilleurs demandent la prise en compte des spécificités du métier, à savoir le travail les jours fériés et le week-end, des rémunérations qui dépassent à peine les 2 000 €. Benjamin Cuena explique également que les aiguilleurs sont soumis à des contrôles de sécurité très stricts tous les 3 ans et demande une revalorisation de la prime métier, ainsi qu’une augmentation des salaires qui ne sont pas indexés sur l’inflation et n’ont augmenté que de 1,8 % cette année.
"On a du mal à recruter"
L’aiguilleur explique qu’il y a une véritable tension au niveau de l’emploi, avec des difficultés de recrutement, et que quand on découvre la réalité de ce travail, beaucoup de personnes partent car ce n’était pas du tout ce qu’ils s’étaient imaginé. Il ajoute : « On est un métier de l’ombre. Le droit de grève est déjà encadré par de nombreuses lois, il faut désormais se déclarer 48H en avance et respecter précisément les horaires. »
Selon lui, de nombreux cadres « descendent des bureaux et viennent remplacer les grévistes lors des grèves. Le but de ce mouvement n’est pas de déranger les usagers. On reste ouvert à la négociation avec la SNCF.«
Benjamin Cuena rappelle l’importance du métier : « On doit s’occuper des itinéraires, gérer les accidents, arrêter les trains en urgence, etc. On gère tout le réseau, c’est un poste clé et à Nantes, on est près de 40 à se relayer jour et nuit, y compris les jours fériés et le week-end. On gère sur notre zone près de 300 trains en circulation lors des jours les plus chargés. »
De la lassitude et de la colère
« Il y a de la lassitude et de la colère. Au poste de Nantes, il y a beaucoup de déclarations de grève de la part des collègues. La SNCF a beaucoup changé sur tous les avantages, etc. Ce n’est pas l’image que les gens ont« , déplore le syndiqué à Sud Rail, syndicat qui appelle à la grève ce week-end.