Narcotrafic, atteintes aux biens et aux personnes, sécurité routière, violences intrafamiliales… Les priorités sont nombreuses pour le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, qui a présenté un nouveau plan d’action départemental visant à restaurer la sécurité au quotidien. Ce plan, voulu par le ministre de l’Intérieur, a été conçu en fonction des spécificités locales.

Brice Blondel, le préfet du département de la Charente-Maritime, a évoqué de nombreux sujets durant la présentation du plan d’action départemental de la restauration de la sécurité au quotidien. Ce plan, appliqué à chaque département français et voulu par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a pour objectif de répondre aux multiples défis en termes de délinquance et de sécurité. Il a été pensé localement, entre l’autorité préfectorale et le procureur de la République de La Rochelle, afin de mobiliser l’ensemble de l’administration de l’État de manière coordonnée en milieu urbain et rural.
Une hausse des infractions liées à la drogue
En lien avec diverses acteurs locaux, six objectifs prioritaires ont été fixés afin d’être au plus proche des réalités locales. En premier, la lutte contre le trafic de drogue, qui gangrène aussi bien le milieu urbain que le milieu rural. En 2024, il y a eu près de 2 230 mises en cause pour usage de stupéfiants en Charente-Maritime, soit une augmentation de plus de 14 % par rapport à 2023, tandis qu’une cinquantaine de trafics ont été démantelés dans le département par les services de police et de gendarmerie. Brice Blondel explique qu’il faut aller chercher les « barons » de ces réseaux, mais également « aller chercher directement les consommateurs » de stupéfiants, en les sanctionnant. Ainsi, les contrôles vont s’intensifier près des bars et des établissements de nuit, afin de lutter contre la consommation de drogue, ainsi que dans les transports, comme dans les trains, explique le procureur de la République de La Rochelle, Arnaud Laraize. Selon ce dernier, les principales drogues qui circulent sont le cannabis et la cocaïne, « qui a été banalisée ces dernières années et que l’on retrouve de plus en plus souvent« .

Au-delà du narcotrafic, d’autres objectifs prioritaires ont été cités par le préfet, à savoir la diminution des atteintes aux personnes et des violences intrafamiliales. En Charente-Maritime, près de 1 141 victimes de violences sexuelles ont été recensées en 2024, soit un bond de 20 %. Les atteintes aux biens sont également en augmentation dans le département, notamment les cambriolages (+14,9 %), qui ont connu une dynamique importante en 2024, malgré une « évolution géographique contrastée ». Un travail de longue haleine est mené par les forces de l’ordre, notamment avec l’aide de la vidéoprotection et de différents dispositifs comme des drones, afin de cibler et d’interpeller des bandes sur les zones les plus touchées.
Tolérance zéro pour la sécurité routière
Au niveau de la tranquillité publique, les atteintes aux biens et dégradations volontaires ont bondi de près de 29 % en 2024, avec 204 faits dans le département. Brice Blondel ne veut laisser passer aucune incivilité, avec une augmentation de la présence des forces de l’ordre dans différents lieux publics. En 2024, elles étaient présentes près de 700 000 heures sur la voie publique avec près de 1 000 opérations de contrôle, y compris dans les transports. « Il faut continuer et amplifier cette dynamique pour 2025 » précise le préfet.
Il y a eu près de 41 morts en 2024 sur les routes de Charente-Maritime, avec pour causes principales l’alcool, les stupéfiants, le téléphone au volant ou l’irrespect du code de la route. Des « semaines bleues » vont ainsi être organisées dans le département afin de lutter contre la délinquance routière. Le procureur de la République de La Rochelle, Arnaud Laraize, indique que la répression sera maximale durant ces semaines vis-à-vis des délinquants, avec des saisies de véhicules et des placements en garde à vue pour les conduites sans permis, sous alcool ou encore sous stupéfiants. Il y aurait eu près de 3 600 accidents liés à des circonstances délictuelles en 2024 en Charente-Maritime.
De plus en plus de passages de gens du voyage
Concernant la question du passage des gens du voyage, le département est le premier de France en termes d’accueil, avec près de 42 groupes accueillis en 2024, contre 35 en 2023. Dans la moitié des cas, le stationnement était illicite et non conforme aux règles mises en place par les autorités. Afin de lutter contre ce phénomène, l’action des forces de l’ordre et du parquet va être coordonnée, avec des réquisitions du procureur afin d’être plus efficace pour réprimer et poursuivre les incivilités ou les actes de délinquance. L’autre axe est de faire diminuer les stationnements illicites, avec la proposition de terrains d’accueil provisoires ou encore le recrutement d’un médiateur à temps complet afin de faciliter le dialogue entre les gens du voyage, les communes et les autorités.
Enfin, une expérimentation inédite va être menée dans le port de plaisance de La Rochelle, le plus grand d’Europe, afin de contrôler et lutter contre le trafic de drogue. « On a peu de connaissances sur les mouvements du port […] Il serait étonnant que rien ne s’y passe« , indique Brice Blondel. Des contrôles ciblés seront organisés ainsi que divers contrôles pour lutter contre la criminalité dans les zones stratégiques.