Blocage du 10 septembre en Charente-Maritime : un mouvement encore timide mais qui prend de l’ampleur

Depuis les annonces sur le budget de François Bayrou, les appels aux blocages pour la journée du 10 septembre se multiplient. En Charente-Maritime, le mouvement demeurait jusqu’ici timide, notamment à La Rochelle et à Saintes. Mais ces derniers jours, il semble se structurer et prendre de l’ampleur.

Une manifestation à Nantes | Archives / TL - INF Nantes
Image illustration | Archives / TL - INF Nantes

Mobilisation massive ou flop annoncé pour la journée du 10 septembre prochain ? Il est encore difficile de faire des pronostics sur ce mouvement né sur les réseaux sociaux après les annonces sur le budget de François Bayrou le 15 juillet dernier, comprenant notamment la suppression de deux jours fériés ou encore une année blanche pour 2026.

Le mouvement a été repris aussi bien par l’extrême gauche que par l’extrême droite, ainsi que par d’anciens gilets jaunes. Au milieu de tout cela, on retrouve également de nombreuses personnes apartisanes qui souhaitent se mobiliser après ces annonces. Cependant, les moyens d’action envisagés pour cette journée divergent encore : certains appellent à un blocage total du pays, d’autres à un boycott des supermarchés, etc.

Les différentes boucles sur les réseaux sociaux ont pris de l’ampleur ces dernières semaines, avec un compte « Indignons-nous » qui semble mener la danse de ce mouvement, rassemblant plusieurs milliers d’abonnés et de membres sur un groupe Facebook, ainsi qu’environ 6 750 membres sur Telegram. Des comptes souverainistes ont également relayé cet appel via divers médias et boucles.

Une mobilisation timide mais qui s'organise en Charente-Maritime

Alors que la rentrée sociale s’annonce particulièrement tendue avec plusieurs mobilisations syndicales prévues, certaines organisations, comme Force Ouvrière et plusieurs branches de la CGT ont déjà déposé des préavis de grève à partir du 1er septembre. Au niveau régional, la boucle Telegram du mouvement « Indignons Nous », qui appelle à « tout bloquer », gagne chaque jour plusieurs dizaines à centaines de membres, atteignant désormais près de 1 280 inscrits en Nouvelle-Aquitaine.

Cependant, en plein mois d’août, il reste difficile d’évaluer précisément l’ampleur de la mobilisation dans le département, indique une source policière à INF La Rochelle : « Il y aura des démonstrations, mais il est encore trop tôt pour connaître les forces », explique-t-elle. Deux villes semblent toutefois attirer particulièrement l’attention dans les discussions sur Telegram : La Rochelle et Saintes, où les mobilisations devraient converger. Si, début août, les échanges restaient limités sur ces secteurs, ils se sont intensifiés ces derniers jours. À Saintes, un compte Facebook a été créé en vue du 10 septembre, avec une assemblée générale programmée le 29 août à 18h30, à la salle des Camélias, pour organiser et débattre du mouvement. On note également que les échanges cherchent désormais à adopter une approche transpartisane, en s’éloignant des clivages entre extrême droite et gauche ainsi que sur l’aspect des gilets jaune observés au lancement du mouvement « Bloquons Tout ».

À La Rochelle, selon les échanges consultés sur Telegram, une assemblée générale est aussi à l’étude, de même que les modalités d’organisation. Certains appellent à un blocage impliquant travailleurs, étudiants et lycéens, tandis que d’autres privilégient un boycott. Une autre source policière rappelle que les mobilisations rochelaises ont souvent tendance à s’essouffler à la dernière minute, même si une surprise reste possible. 

Interrogé jeudi dernier par INF La Rochelle lors de sa visite sur l’île d’Aix au sujet d’un éventuel mouvement de blocage de type « gilets jaunes » le 10 septembre, le Premier ministre François Bayrou a affirmé « n’avoir peur de rien ».

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