Ce lundi a marqué le début de l’abattage des arbres du bois de la Faucherie, une opération nécessaire pour la mise en conformité de l’aéroport de La Rochelle avant l’échéance du 31 décembre. Malgré les mesures compensatoires annoncées, l’écologiste Jean-Marc Soubeste et le défenseur des arbres Thomas Brail continuent de dénoncer l’opération.
Depuis ce lundi, le bruit des tronçonneuses trouble le calme du bois de la Faucherie. Malgré la manifestation qui a réuni près de 600 personnes il y a deux semaines, la préfecture avait annoncé vendredi, dans un communiqué, que l’aéroport devait se « conformer aux règles de la sécurité aérienne ».
Une mise en conformité obligatoire avant le 31 décembre. Concrètement, à la suite de mesures européennes de sécurité aérienne, un périmètre défini autour de l’aéroport doit être dégagé. Or, les arbres du bois étaient jugés trop hauts : une partie doit donc être coupée afin que l’infrastructure puisse continuer à accueillir des avions. La préfecture souligne que l’enjeu est de permettre la continuité de l’accueil de 300 000 passagers par an, représentant « 300 emplois directs en haute saison et près de 50 millions d’euros de retombées économiques pour le territoire, son dynamisme et son rayonnement ».
Au total, près de 500 arbres seront concernés : 129 seront abattus et environ 400 autres élagués dès ce lundi, indiquent les services de l’État. Un chiffre inférieur aux 599 arbres abattu initialement annoncés, mais qui reste toutefois jugé insuffisant par certaines défenseurs de l’environnement. Malgré les mesures compensatoires mises en avant par l’aéroport; avec la replantation de 1 320 arbres, la plantation de 5 000 arbustes ainsi que la création et le suivi d’habitats pour des espèces protégées, l’écologiste Jean-Marc Soubeste a dénoncé une « Absurdie […] Une petite pensée pour les chauves-souris qui doivent se demander où passer l’hiver. »
Une course contre la montre avant le 31 décembre
De son côté, Thomas Brail, défenseur des arbres connu pour son combat contre l’autoroute A69, a dénoncé le début des coupes dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Il critique également certaines associations environnementales qui se seraient conformées aux mesures compensatoires, ce qui aurait, selon lui, conduit à l’échec d’actions juridiques. Le militant affirme par ailleurs que les bûcherons seraient intervenus uniquement sur une partie de la parcelle, partagée entre deux propriétaires, le second refusant pour l’instant les travaux.
L’aéroport espère désormais que les opérations pourront être menées à terme avant la Saint-Sylvestre, date butoir fixée par la Direction générale de l’aviation civile. Au-delà, les vols commerciaux pourraient être suspendus.