Thibaut Guiraud, maire de La Rochelle, a annoncé ce vendredi en conférence de presse que seuls 129 arbres seront finalement abattus dans le parc de la Faucherie, contre 599 prévus au départ. Malgré cette révision à la baisse, la manifestation de dimanche est maintenue, les organisateurs dénonçant toujours les conséquences de l’abattage sur la faune locale.
Il le reconnaît lui-même : pour Thibaut Guiraud, maire de La Rochelle, cette annonce a un parfum de victoire à quatre mois des élections municipales. Englué depuis une semaine dans une polémique autour de l’abattage de plusieurs centaines d’arbres dans le bois de la Faucherie, l’héritier de Jean-François Fountaine a finalement déclaré, lors d’une conférence de presse ce vendredi, qu’une solution avait été trouvée. Seuls 129 arbres seront finalement abattus, bien loin des 599 initialement envisagés.
Comment expliquer un tel retournement de situation ? Les arbres étaient menacés depuis plusieurs années en raison d’une directive européenne imposant des normes strictes de sécurité aérienne. Situé à moins de 300 mètres de l’aéroport, le bois devait, dans un premier temps, voir 1 200 arbres coupés. En 2024, l’Office national des forêts avait ramené ce chiffre à 129. Mais quelques mois plus tard, une nouvelle étude de l’ONF, intégrant cette fois les arbres malades, fait grimper le total à 599. C’est ce dernier décompte que l’aéroport avait retenu pour envisager l’abattage du bois de la Faucherie afin de se conformer aux normes de sécurité aérienne.
5 arbres remplantés pour un coupé
S’ensuit alors une vive polémique après la révélation de l’affaire par l’élu écologiste Jean-Marc Soubeste lors du conseil municipal de fin novembre. Il s’était indigné de cet abattage massif, validé par un arrêté préfectoral publié le 27 octobre et censé être réalisé avant le 31 décembre 2025, date butoir fixée par la Direction générale de l’aviation civile pour que l’aéroport se mette en conformité avec les normes de sécurité. Plusieurs associations environnementales ont dénoncé une mesure aux “effets néfastes” sur la biodiversité et avaient alors appelé à une manifestation ce dimanche à 11 h. Même le propriétaire du terrain (le bois étant une parcelle privée) qui avait pourtant signé un accord avec l’aéroport, a rejoint un collectif de défense du parc, estimant que les engagements initiaux n’avaient pas été respectés : il n’était question au départ que d’abattre 129 arbres, loin des 599 arbres présent dans l’arrêté de la préfecture.
Mais ce vendredi, Thibaut Guiraud a finalement annoncé qu’il se baserait sur le seuil fixé en 2024 par l’ONF, soit 129 arbres abattus, à l’issue de nouvelles négociations avec l’ensemble des acteurs du dossier. La Direction générale de l’aviation civile a donné son feu vert, tout comme l’aéroport, à condition d’ajouter des mesures compensatoires : cinq arbres replantés pour chaque arbre coupé, ainsi qu’une recomposition des habitats naturels à travers la création de bosquets et d’espaces favorables à la faune. Quant aux arbres malades, ils ne seront ni abattus ni traités, a précisé le maire et seront à la charge du propriétaire.
La manifestation de dimanche maintenu
Contacté, le « Collectif de défense du bois de la Faucherie » indique via la voix de son porte parole, Nicolas Gendre, maintenir la mobilisation de dimanche, déplorant une absence d’étude sur l’impact de cet abatage sur la faune locale, notamment les oiseaux et chauve-souris et demandent la suspension du projet de coupe le temps que ces études soit menées et publiés.
Thomas Brail, militant écologiste connu notamment pour son engagement contre le chantier de l’autoroute A69 sera présent lors du rassemblement. Plusieurs centaines de personnes sont attendues.