Le Festival de la Fiction a ouvert ses portes ce mardi 16 septembre avec son premier événement : le forum des métiers. L’espace a rassemblé de nombreux étudiants et futurs étudiants venus chercher une formation dans le domaine de l’audiovisuel. Pour les accueillir, près d’une dizaine de stands étaient présents.

Ce mardi, de nombreux jeunes ont participé au premier forum des métiers organisé par le Festival de la Fiction à La Rochelle. Plusieurs formations étaient présentées aux futurs étudiants, dont certains découvraient par exemple le métier d’assistant réalisateur. L’Université de Poitiers y proposait un Master “assistant réalisateur”, comme l’explique Fabien Peyrelade, ancien étudiant et désormais enseignant au sein du cursus : « Il veille à l’organisation du tournage autour du réalisateur et coordonne différentes équipes entre le plateau et la régie (logistique, voitures, matériel, etc.). C’est le chef de plateau : il distribue toutes les informations. »
Mais le master ne prépare pas uniquement au métier d’assistant réalisateur. Il ouvre également la voie vers d’autres professions liées à la production, au casting, à la régie, au script ou encore à la figuration, même si le métier d’assistant réalisateur représente à lui seul un tiers des débouchés après la formation.
Cette formation, qui ne traite ni de l’image ni du son, impose un stage d’un mois et demi minimum dès la première année et accueille seulement huit étudiants, issus d’une licence Arts du spectacle ou d’une licence en lien avec le cinéma. Laurence Moinereau, responsable du Master, se veut toutefois rassurante : « Il n’y a pas de priorité locale. Ce que l’on recherche surtout, c’est une réelle capacité de travail. » Les étudiants doivent en effet faire preuve d’organisation et d’une grande disponibilité. Dès la première année, ils jonglent entre les cours, la gestion de l’association du Master et le travail sur de véritables plateaux de tournage.
"Habitez loin, ce n'est pas déterminant"
Un autre master, celui de La Rochelle Université, se concentre sur l’univers numérique du cinéma. Il repose avant tout sur le montage vidéo, la réalité augmentée, la médiation et l’organisation. Après le diplôme, les étudiants peuvent se tourner vers les métiers du cinéma, mais aussi vers la communication ou encore les jeux vidéo. La formation, qui n’accueille que 10 à 12 étudiants par an, propose une alternance obligatoire en M2. Les cours portent sur le montage vidéo, l’esthétique (philosophie des arts), la gestion, la 3D, la philosophie de l’IA, ainsi qu’un stage en M1.
Pour candidater, les futurs étudiants doivent être titulaires d’une licence et postuler via la plateforme “Mon Master”. Ensuite, une production en lien avec le master leur sera demandée, suivie d’un entretien en visioconférence ou en présentiel, selon leur choix. « Il faut juste être original, se démarquer et être cohérent dans son projet », précise Lauryne. Tout au long de leur première année, les étudiants voyagent beaucoup pour préparer des festivals à travers la France, mais aussi à l’étranger : « On a un voyage en Autriche pour un festival, ensuite on va dans les Landes, et ainsi de suite », confie Ondine, une étudiante.
Les élèves présents au stand viennent de plusieurs villes différentes. « Le fait d’habiter loin n’est vraiment pas déterminant pour intégrer le master », assurent-ils. La preuve : Caroline vient de Nantes, Lauryne de Reims et Ondine de Tours.
Des métiers méconnus
Si de nombreuses écoles étaient présentes, les professionnels l’étaient tout autant, venus transmettre leur rôle au sein d’un tournage. Métiers connus ou plus discrets, INF a rencontré l’un d’entre eux : Caroline Dubois, photographe de plateau, qui partage la passion de son métier.
« J’ai envie d’être là pour eux [les comédiens] », confie-t-elle. Autrefois, les photographes pouvaient suivre un tournage au quotidien. Aujourd’hui, pour des raisons de budget et de logistique, leur présence est réduite à un jour par semaine. « Un film se tourne généralement sur 6 à 7 semaines, je suis donc sur le plateau 7 fois. Mais je ne dois pas déranger, et ensuite je fais tout le travail d’édition chez moi. »
Son métier, essentiel à la communication visuelle (images et affiches de films), s’exerce en totale indépendance. « À en vivre, en France, on doit être 15 », souligne-t-elle. Caroline travaille seule sur les plateaux et est rémunérée à la journée. Malgré la difficulté d’entrer dans le monde du cinéma, elle assure que les photographes qui y parviennent sont correctement rémunérés : « Généralement, on est à 5 000 euros brut par mois. Et si notre photo est choisie pour l’affiche du film, on peut atteindre 14 000 euros. »
Et de conclure, non sans humour : « Si vous voyez passer un bus avec une affiche de film dessus, dites-vous qu’il y a un photographe heureux quelque part. »