Festival de la fiction de La Rochelle : le point sur cette édition 2025 et l’avenir du festival

Alors que le festival a ouvert ses portes mardi, sa présidente, Sophie Révil et sa directrice, Pauline Hertault, sont revenues sur les points essentiels du rendez-vous et sur la fiction en général. Nouveautés de cette année, attentes pour l’an prochain, regard de la productrice sur les séries, principaux défis et budget du festival…

Sophie Revil, présidente du festival de la Fiction | TL - INF la Rochelle
Sophie Revil, présidente du festival de la Fiction | TL - INF la Rochelle

Productrice depuis 25 ans, Sophie Révil succède à Stéphane Strano, décédé en août dernier, pour présider cette nouvelle édition 2025. Passionnée par les séries comiques et fan de Desperate Housewives! la présidente du festival souhaite montrer combien cet événement est important pour les professionnels : “je trouve que le festival est un miroir de notre métier, notre métier qui change à une [grande] vitesse”. Selon elle, le festival est majeur grâce aux oeuvres présentées mais aussi grâce à sa ville : “La Rochelle est un endroit extraordinaire […] il n’y a pas d’autres festivals de la fiction française et La Rochelle, c’est un endroit qui bouillonne de création, on parle création, projets et certains réalisateurs acceptent des rendez-vous à La Rochelle qu’ils n’accepteraient pas à Paris”. Alors que le cadre de la ville rapproche les professionnels entre eux, il permet aussi d’échanger sur la façon de consommer les séries et en particulier chez les jeunes.

Pour Sophie Révil, même les séries sur les plateformes, populaires chez les jeunes, ont tendance à ralentir et à être boudé par ce public : “même Netflix s’inquiète et constate une baisse chez les jeunes, l’enjeu est de savoir comment les faire rester” regrettant un nouveau format qui vient d’apparaître, les “micro drama”, série dont les épisodes ne dure qu’une minute et qui représente déjà 25% de la production coréenne ce qui annonce le même sort dans l’hexagone. Mais le festival de la Fiction est aussi là pour cela : faire découvrir des œuvres gratuitement et faire découvrir des personnalités et des talents et c’est ce qui a d’ailleurs motivé Sophie Révil à devenir présidente : “c’était mon festival préféré et […] ça donne un coup de fouet, on voit l’excellence, ça élève La Rochelle et le métier, on voit ce qui se fait de mieux ».

Nouveautés de l’édition 2025… et 2026

Si cette saison a été particulièrement jalonnée de défis, notamment à propos de l’organisation des tables rondes, Sophie Révil a tenu à souligner un défi bien plus majeur : le financement. En effet, le budget du festival cette année s’est élevé à 1 500 000 euros, ce qui est dix fois moins élevé que le festival Séries Mania. Elle précise également que les plateformes, bien qu’elles soient devenues des alliés pour le financement, ne sont pas des aides suffisantes : “Netflix était un ennemi hier mais leur préoccupation est devenue la même que la nôtre et ils sont désormais notre allié et ont participé au financement” puis, Pauline Hertault, directrice générale du festival ajoute : “Mais cela n’aide pas à faire grossir le budget, cela comble juste la déficience”. Malgré tout, la présidente tient à rester optimiste et rappelle que pour l’édition 2025, deux événements majeurs ont été lancés et ont déjà conquis le cœur des jeunes et des professionnels.

Il s’agit du forum des métiers et des résidences d’écriture. Deux événements qui ont permis de nombreux échanges comme en témoigne Sophie Révil : “Même moi j’ai découvert des choses à l’INA, on peut aller dans une école quand on a raté son bac, il y a une bourse qui permet aux étudiants de venir habiter Paris”. Mais ces deux événements qui sont une bonne nouvelle pour 2025 s’accompagnent d’une autre bonne nouvelle pour l’édition 2026. Ainsi, Sophie Révil a confié être en discussion avec les américains pour Apple + afin de proposer de nouvelles séries et un nouveau financement.

L’avenir du festival propose donc déjà de belles choses en perspective et la présidente tient à garder l’esprit du festival tout en créant chaque année de plus en plus de surprises : “il y a une atmosphère à La Rochelle et il ne faut surtout pas casser ça et en même temps il faut se renouveler et cette équipe c’est des Ferrari, tous les ans ils ont des idées”. Et alors que 40% des documentaires produits en Europe viennent de France d’après le CNC, Sophie Révil revient sur sa vision de la fiction face au cinéma : “le cinéma et la fiction, ce sont deux publics différents et je tiens à dire que le cinéma sans télévision n’existe pas, le cinéma n’aborde plus des sujets que le cinéma abordait avant”. La fiction n’est donc pas prête de s’éteindre, du moins, pas à La Rochelle 

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