L’entreprise chargée de dépolluer l’ancien site Enedis rue Marcel-Paul à La Rochelle a été mise en demeure par le préfet ce jeudi soir. Ce vendredi, le groupe scolaire voisin Fénelon Notre-Dame sera à l’arrêt et appelle à une marche pour exiger le respect du protocole de sécurité.

Ce jeudi soir, le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, a annoncé la mise en demeure de l’entreprise Speed Rehab, chargée du chantier de dépollution de la rue Marcel-Paul à La Rochelle. Cette décision fait suite aux inspections menées cet été ainsi qu’aux plaintes répétées pour nuisances olfactives.
Concrètement, le représentant de l’État demande, dans un délai de cinq jours, la clôture et la sécurisation du site, ainsi que la mise en place d’un hydro-covering ou de dispositifs de bâchage sur les terres susceptibles de dégager des odeurs. Il exige également, dans les mêmes délais, la mise en œuvre d’une surveillance de la qualité de l’air afin de s’assurer que le chantier ne provoque pas d’émanations incommodant le voisinage. Le personnel devra, par ailleurs, être formé dans le mois à venir.
Un arrêté sera publié dans les sept prochains jours. Il portera notamment sur un renforcement de la sécurisation du site, la gestion des zones encore polluées et la surveillance quotidienne de la qualité de l’air, y compris lors des phases d’arrêt du chantier, précise la préfecture.
Un établissement à l'arrêt et une marche collective
En parallèle, ce vendredi 5 août, le groupe scolaire Fénelon Notre-Dame sera à l’arrêt. Les cours s’interrompront à partir de 13h et la communauté éducative est appelée à participer à une marche collective dès 14h, depuis l’établissement jusqu’aux bureaux de Vinci à La Rochelle, afin de réclamer « le respect immédiat des protocoles de sécurisation du chantier ».
L’établissement demande notamment la mise en place de protections totales sur le site pour mettre fin aux nuisances, telles que les odeurs ou les poussières, ainsi que la transmission quotidienne et transparente des relevés des capteurs installés. Enfin, Fénelon Notre-Dame sollicite de la DREAL la publication d’un rapport attestant de la conformité du chantier avec les protocoles en vigueur.
"Le cauchemar sans fin que vivent des milliers de riverains, d’élèves"
Dans un communiqué, l’association Zéro Toxic, qui regroupe plusieurs riverains et parents d’élèves, dénonce « le cauchemar sans fin que vivent des milliers de riverains et d’élèves ». Au-delà des nombreux déboires rencontrés depuis fin juillet, avec la mise à l’arrêt du chantier après des émanations et la découverte d’une cuve, l’association pointe le non-respect par l’entreprise de dépollution Speed Rehab du bâchage des terres polluées. Elle regrette également l’absence de sanctions à son encontre.
« Alors que les capteurs installés sur le chantier par Speed Rehab et la mairie n’ont officiellement relevé aucun dépassement des seuils en juillet-août, ceux placés chez les riverains ont enregistré, sur la même période, des dépassements réguliers en particules fines », explique l’association. Elle précise avoir financé elle-même plusieurs mesures et demande désormais l’intervention d’une structure indépendante.
L’association conclut : « Monsieur le préfet, monsieur le maire, nous vous avons donné des fils d’analyses à tirer, à vous de le faire, et si possible rapidement, car tant de temps et tant de vies en bonne santé ont déjà été perdus. »