Alors que le milieu de l’hôtellerie connaît des difficultés de recrutement, le groupe Cosy Hotels à La Rochelle a formé et intégré une dizaine de migrants dans le monde du travail avec l’aide de ses employés.
Depuis la crise du COVID, le milieu de l’hôtellerie connaît de grosses difficultés en termes de recrutement, ce qui oblige le secteur à trouver de nouvelles idées afin de pallier ce problème. À La Rochelle, le groupe Cosy Hôtels , fondé en 1981 et qui détient 3 hôtels (Le Saint-Nicolas, B&B Centre et le BestWestern Masq Hôtel), a trouvé une solution pour pallier ces difficultés. Le groupe, qui détient 15 % de la capacité hôtelière de La Rochelle, a lancé un dispositif qui permet de former une dizaine de personnes arrivées en France et qui ont des difficultés d’intégration dans le monde du travail. Avec l’aide de plusieurs organismes comme France Travail ou Cipegma, un centre de formation, le groupe hôtelier a mis à disposition ses locaux et ses employés durant la formation afin de permettre à ces personnes d’apprendre les métiers de l’hôtellerie, notamment le nettoyage et l’entretien des chambres. Ces personnes, qui ont toutes obtenu une demande d’asile, ont dû ainsi apprendre le français et se former à ce métier. L’aspect inédit de ce programme est que ce sont les employés de l’hôtel qui ont formé les apprenants durant leur temps de travail, malgré les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer, notamment au niveau de la langue, quitte à parfois communiquer à l’aide de dessins, raconte une employée. La formation a duré 4 mois, dont 5 semaines sur site, et sur 10 personnes, 9 ont obtenu un diplôme, et 4 travaillent désormais à Cosy Hotels.
Les profils des participants étaient variés, avec un Afghan, une Ukrainienne, ou encore une Péruvienne et son fils qui ont participé à ce programme. Cedrick Poucineau, directeur des opérations chez Cosy Hôtels, a indiqué que le projet était totalement libre pour les apprenants, qu’ils n’étaient pas forcément obligés de travailler pour le groupe à la fin de la formation, et qu’il était complètement satisfait du dispositif, qu’il juge « efficace pour l’entreprise et productif. C’est une action qui a été formidable pour l’ensemble de nos équipes, c’était très motivant et c’était un beau projet d’entreprise ». Ce sont des personnes qui sont prêtes à travailler immédiatement, indique-t-il. Il raconte que cette idée a vu le jour en 2021 et mise en oeuvre en 2023, après une très bonne saison mais perturbée par le manque d’employés, notamment pour le nettoyage des chambres, ce qui a fait perdre 30 000 € à l’hôtel. Cette formation, soutenue par l’agglomération et la région, a justement permis de trouver du personnel pour le groupe, alors qu’il y a 60 000 nettoyages de chambres chaque année sur les 86 chambres, et qu’il faut jusqu’à 28 personnes en pleine saison pour le service étage.
La semaine de l'intégration
Cette visite intervient dans le cadre de la semaine de l’intégration, qui permet de « mettre en lumière les initiatives contribuant à favoriser la bonne intégration des primo-arrivants, notamment des femmes migrantes dans l’accès à l’emploi« , indique la préfecture. Le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, s’est donc déplacé à l’hôtel Saint-Nicolas pour voir ce programme et a été surpris par le degré d’investissement de l’entreprise avec la mise à disposition de locaux et de personnel. 500 personnes signent chaque année le contrat d’intégration républicain en Charente-Maritime, alors que s’intégrer demande un effort au public suivi par ce programme afin d’apprendre le français et les métiers