La mobilisation prévue le 10 septembre continue de susciter des interrogations quant à son ampleur en Charente-Maritime, particulièrement à La Rochelle et à Saintes. Les autorités locales expriment leurs inquiétudes, notamment sur l’ampleur des actions et le niveau de participation attendu.
À quoi s’attendre pour cette journée du 10 septembre à La Rochelle et en Charente-Maritime ? C’est la question que se posent de nombreuses personnes, y compris les autorités, concernant la mobilisation annoncée depuis plusieurs semaines et qui a lieu ce mercredi. La seule certitude actuellement est la localisation de quelques-unes des actions, notamment une manifestation à partir de 10 h, place de l’Europe, dans le quartier de Mireuil à La Rochelle. La mobilisation se déplacera ensuite vers le centre-ville avec une étape place de Verdun, avant la mise en place de plusieurs actions en ville. La volonté des manifestants n’est pas de rester dans un cortège unique comme à l’habitude. Ailleurs dans le département, plusieurs lieux de rassemblement ont été donnés, comme à Saintes ou encore à Rochefort.
Cependant, le grand mystère reste la mobilisation de cette journée. Certaines sources syndicales, dont de nombreux membres ont prévu de participer au mouvement, évoquent une participation possible de plus de 1 000 personnes rien qu’à La Rochelle. Les autorités, elles, ont pour le moment du mal à prévoir un chiffre concernant la mobilisation, en raison de l’autonomie du mouvement né sur les réseaux sociaux. Une assemblée générale a réuni hier plus d’une centaine de personnes dans la ville préfecture de Charente-Maritime, avant une manifestation devant l’hôtel de ville pour célébrer le départ de François Bayrou, qui a rassemblé environ 150 à 200 personnes.
Une importante mobilisation des forces de l'ordre
La mobilisation policière, conformément aux ordres du ministère de l’Intérieur, va être très importante. L’ensemble du commissariat de police de La Rochelle sera mobilisé, y compris les enquêteurs de la police judiciaire. Ainsi, de nombreux secteurs rochelais seront quadrillés par des patrouilles chargées de détecter tout mouvement ou action dès les premières lueurs du jour, afin d’anticiper et de repérer les actions en amont. Sera-ce le port, le centre-ville ou la rocade qui seront visés ? Aujourd’hui, personne ne le sait, pas même les manifestants, dont les décisions seront prises le matin même.
« L’inquiétude, c’est qu’on ne sait pas ce qui va se passer ni où […] ça part un peu partout, le mouvement », nous explique un membre des forces de l’ordre. Un policier syndicaliste souligne qu’il faut rester vigilant, mais n’exprime pas de crainte particulière pour La Rochelle. Une source sécuritaire, de son côté, indique que « ça fait beaucoup de points (d’actions) partout… », alors que les piquets de grève devraient fleurir devant de nombreuses entreprises et institutions ce mercredi.
L’autre crainte porte sur la radicalité du mouvement, avec la possibilité d’affrontements et de violences avec les forces de l’ordre. Le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, a pris un arrêté interdisant l’usage d’engins pyrotechniques, de produits inflammables et d’objets pouvant constituer une arme par destination sur l’ensemble du département pour la journée du 10 septembre.
La nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre va-t-elle apaiser la situation ou, au contraire, l’aggraver ? Réponse demain matin.