Didier Marcaillou et Stéphane Villain, respectivement directeur et président du SDIS de la Charente-Maritime, ont présenté le bilan de l’année écoulée pour les pompiers du département ainsi que les objectifs pour l’année à venir.
« Une activité en hausse, mais pas de grosses interventions sur le département », résume Didier Marcaillou pour parler de l’activité du SDIS en Charente-Maritime durant l’année 2024. Effectivement, contrairement aux années 2023 et 2022, entre les crues, le séisme et l’incendie des silos du port de la Pallice, l’année passée n’aura pas connu d’événements marquants.
« On a beaucoup d’interventions sur des accidents de la vie domestique, comme des personnes qui se mettent des coups de marteau, par exemple. Plus globalement, le secours aux personnes représente environ 80 % de l’activité, alors que le feu représente moins de 10 % », explique Stéphane Villain, le président du SDIS, qui continue : « C’est pour ça que les pompiers sont aimés, parce qu’au quotidien, ils aident les personnes en difficulté, pour une raison d’accident de la vie, par exemple. Le pompier a une belle image ».
"Entre l'appel et l'intervention, on est dans le quart d'heure"
Didier Marcaillou, le directeur du SDIS constate une stabilité au niveau de l’accidentologie dans le département, mais fait remarquer malgré tout la hausse du flux de véhicules sur les routes et une hausse des distractions (GPS, téléphone, réseaux sociaux…). « Un chiffre très parlant, c’est le temps entre le moment de l’appel et l’intervention : on est dans le quart d’heure en moyenne pour les 67 casernes du département », se satisfait Stéphane Villain.
Concernant l’engagement du département dans les infrastructures, celui qui est également vice-président du conseil départemental indique que « l’on reste très attentif aux moyens de ses pompiers, dans tout ce qui est bâtiment, habillement. Il faut trouver des solutions, rénover, aménager et construire des casernes. Le patrimoine est fatalement vieillissant, mais le département a un regard bienveillant et continuera à aider les pompiers ».
Jusqu'à 3 fois plus d'interventions par jour en été
Le métier de pompier se féminise depuis plusieurs années, notamment chez les jeunes et les sapeurs-pompiers volontaires. Cependant, il faut adapter les locaux, avec des casernes de taille insuffisante, et agrandir certains vestiaires afin d’accueillir plus de femmes, relève Didier Marcaillou.
Parmi les prochains projets du SDIS, il y a l’aboutissement du chantier de la caserne à Lagord, dont la livraison est prévue en 2026, ainsi que la reconstruction de la caserne de Jonzac, détruite par un incendie, qui devrait prendre près de deux ans.
« Le département est très touristique, ce qui entraîne une activité saisonnière et non linéaire, avec une baisse de l’activité de novembre à mars inclus. Ça va monter crescendo jusqu’en juin, puis ce sera la haute saison. De 90 interventions par jour en hiver, on peut aller jusqu’à 250-260 l’été, soit le triple », constate le directeur du SDIS, qui explique également la forte accidentologie à vélo sur La Rochelle et l’Île de Ré : « La particularité, c’est qu’on a une forte accidentologie à vélo, qui est croissante sur l’agglomération de La Rochelle et l’été sur l’Île de Ré ainsi que sur Oléron. » Il rappelle l’importance du port du casque, qui peut sauver des vies, surtout pour ceux qui ne roulent pas régulièrement à vélo.
"Notre activité est liée à la météo"
Pour le directeur du SDIS, l’activité de ses services est liée à la météo : « On s’est aperçu que notre activité était liée à la météo. En 2024, avec les ponts en mai notamment, on pensait qu’on allait être très sollicités, mais avec la météo pourrie, ça a été calme. » Le département a également été épargné par les feux de forêt cette année. Didier Marcaillou conclut : « Je ne sais pas comment sera l’année 2025, et l’été notamment, mais on se prépare avec un dispositif renforcé, avec plus de pompiers et de surveillants de plages pour l’ensemble de nos habitants et touristes. »